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[Critique] LE RITUEL

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] LE RITUEL

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Titre original : The Ritual

Note:

★
★
★
★
½

Origine : Grande-Bretagne
Réalisateur : David Bruckner
Distribution : Rafe Spall, Rob James-Collier, Arsher Ali, Sam Troughton, Paul Reid…
Genre : Horreur/Épouvante
Date de sortie : 9 février 2018 (Netflix)

Le Pitch :
Quatre amis d’enfance tentent de renforcer leur amitié au cours d’une randonnée en Suède. Sur place, l’un d’entre eux se blesse. Le groupe prend alors la décision de prendre un raccourci et de couper par les bois, sans se douter que la forêt en question, est non seulement immense et très dense, mais aussi habitée par quelque chose de malfaisant…

La Critique de Le Rituel :

C’est avec The Signal, un film d’horreur assez bancal que David Bruckner s’est fait connaître, avant de rester dans le même registre en participant à V/H/S et Southbound, deux longs-métrages à sketches relativement inégaux. Aujourd’hui, voici Bruckner de retour avec Le Rituel, qui est de loin son meilleur film. Une production originale Netflix particulièrement excellente à l’ambiance oppressante, plus originale que prévu et délicieusement effrayante. Une authentique réussite…

Le-Rituel-Rafe-Spall

L’instant suédois

Avec son postulat classique (4 amis se rendent en Suède pour une randonnée, avant de se perdre dans des bois habités par une entité démoniaque), Le Rituel évoque The Descent, de Neil Marshall, soit l’une des plus grandes réussites récentes en matière d’horreur. Ici aussi la notion de deuil impossible est présente et ici aussi le personnage principal voit les démons qui le pourchassent depuis la tragédie qui a horriblement redéfini les contours de son existence, prendre vie à l’occasion d’un voyage en forme d’ultime épreuve. Plus complexe qu’il n’en a l’air au premier abord, Le Rituel fait aussi preuve d’une application de tous les instants, exploitant tous les éléments mis à sa disposition de manière à faire naître une peur prégnante dont la puissance atteint des sommets au cours d’un climax cauchemardesque incroyable.
Terriblement immersif, le film de David Bruckner traduit la connaissance et le respect dont ce dernier fait preuve quand il s’agit de jouer sur des codes certes bien connus mais ici impeccablement exploités. La forêt suédoise qui se referme sur les personnages jure avec les paysages qui s’étendent à perte de vue que l’on peut voir au début du long-métrage, devenant le théâtre d’une descente aux enfers inexorable et magnifiquement filmée par un réalisateur en pleine possession de son art.

Dans les bois, personne ne vous entend crier

Porté par un groupe de quatre comédiens absolument parfaits, Le Rituel bénéficie surtout de la présence de Rafe Spall, dont le jeu parvient à exprimer toutes les nuances plus ou moins soulignées du récit. Sans tomber dans les clichés propres au fil d’horreur, l’acteur fait preuve d’une gravité très à propos, tandis que ses camarades alimentent eux aussi une synergie qui permet au film de traiter de l’amitié, de la rédemption et du pardon, sans cesser de garder en ligne de mire son objectif premier, à savoir mettre mal à l’aise, grâce aux inclinaisons d’une histoire qui sait surprendre dans le bon sens, sans jamais dévier de sa route ou tomber dans l’excès.
À l’arrivée, Le Rituel n’est donc pas un énième film d’horreur. À l’instar de The Descent, il sait distiller un discours qui permet l’émergence d’une émotion bienvenue, parfaite quand il s’agit d’épaissir le propos et de donner de la consistance aux personnages, à leurs aspirations, leurs peurs et leur détresse. Et si il s’agit bien d’un vrai film d’épouvante, solide et malsain, Le Rituel est aussi un drame solide. Une tragédie dont l’écriture a manifestement bénéficié d’un grand soin, de même que la direction d’acteurs et la mise en scène, pleine d’ampleur et en même temps incroyable de pertinence quand il s’agit de monter dans les tours pour amener l’histoire vers une conclusion qui finit de marquer les esprits.

La ballade sauvage

Alors qu’il est tentant de prédire ce qui va arriver aux personnages quand ces derniers pénètrent dans une forêt aussi menaçante que dense, impossible de ne pas être agréablement surpris par la tournure que prennent les choses. Et difficile d’en parler sans dévoiler des éléments clés de l’intrigue. Mieux vaut donc se laisser porter. Apprécier toutes les qualités de ce film passionnant, dense, magnifiquement éclairé, aux effets aussi efficaces que savamment exploités, qui sait fournir son lot de vignettes fortes, à l’image du dernier quart, qui reste un moment en tête après la fin du générique.

En Bref…
Sorti de nulle-part, Le Rituel est une excellente surprise. Un véritable film d’horreur, marquant, effrayant et graphiquement irréprochable, écrit et mis en scène avec un grand respect des codes chers au genre mais aussi marqué par une audace qui au final, contribue à faire toute la différence. Un pur survival dans la lignée de The Descent qui sait néanmoins trouver sa propre voie…

@ Gilles Rolland

Le-Rituel-cast
   Crédits photos : Netflix


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