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TDE « Black Panther : The Album » @@@@

Publié le 09 février 2018 par Sagittariushh @SagittariusHH
TDE « Black Panther : The Album » @@@@ - Hip-Hop/Rap

TDE « Black Panther : The Album » @@@@

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Black Panther est assurément le gros carton cinéma de ce premier trimestre 2018 et il fallait un album qui puisse culminer dans les mêmes sphères que le film Marvel et tout ce qu’il représente. Si l’annonce de la prise en charge de ce projet par le label Top Dawg Entertainment s’est faite en tout début d’année, les travaux étaient déjà à un stade bien avancé puisqu’au mois d’août dernier, 50% du job était déjà fait, alors que l’équipe était en tournée pour défendre DAMN. C’est Ryan Coogler, le réalisateur de Black Panther, qui a approché Kendrick Lamar pour la confection de l’album du film. Meilleur choix pour les combats qu’il mène au sein de la culture hip-hop et son talent immense, Kung-fu Kenny redevenu King Kendrick a totalement rempli le contrat.

« King of my city, king of my country, king of my homeland
King of the filthy, king of the fallen, we livin’ again
King of the shooters, looters, boosters, and ghettos poppin’
King of the past, present, future, my ancestors watchin’
King of the culture, king of the soldiers, king of the bloodshed
King of the wisdom, king of the ocean, king of the respect »

Tels sont les mots d’intronisation de notre superstar afro-américaine couronnée et chef de fil de rap game. Du sens, du symbolisme, de la grandeur, de la beauté, de le fierté, du rassemblement, de l’humain, seul Kendrick peut prétendre à cette légitimité pour faire écho au personnage du prince héritier de Wakanda, T’Challa, qui n’est autre que notre super-héros noir Black Panther. Le spectacle peut ensuite commencer avec « All The Stars » en duo avec SZA. Nos deux nominés aux Grammy livrent un single digne d’accompagner un tel blockbuster, grâce à une superbe production cross-over co-produite par Al Shux (« Empire State of Mind » de Jay-Z et Alicia Keys c’est lui) et dont les images du clip tout bonnement fantastiques complètent la vision dystopique de la civilisation africaine issus du comics et du film.

Dans l’idée, le concept de Black Panther : The Album est relativement semblable à Compton de Dr Dre (2015) et American Gangsta de Jay-Z (2007), dans le sens où il s’agit plus d’un album très bien inspiré du film que d’un score officiel. Pour info, seuls trois titres figurent dans le film, « Opps« , « All the Stars » et « Pray For Me« . En tant que maître d’oeuvre du projet, K dot est omniprésent, même s’il n’est directement crédité sur un titre en tant qu’interprète. On peut l’entendre sur un back vocal (« I Am » de Jorja Smith par exemple), rapper en intro (« Paramedics » et le terrible « Opps » qui a servi au teaser), s’occuper d’un refrain, comme celui ultra-efficace de « X« , une bombe signée ScHoolboy Q, 2 Chainz et Saudi. Vraiment partout, comme tout comme les éléments de musiques africaines qui parsèment cet album (les rythmes, percussions, etc…), une part si infime au regard de la richesse culturelle du continent (on parle d’une super-production hollywoodienne n’oublions pas), mais qui est relevée d’une pointe de futurisme, toujours pour être raccord avec le film. L’autre dénominateur commun de Black Panther: The Album avec Kendrick est le producteur maison Sounwave, excepté pour « Redemption » et  « Pray For Me » du tandem Kendrick/The Weeknd (conçu par Doc McKinney et Frank Dukes).

L’album jongle esthétiquement entre préméditation mainstream et originalité, tradition et futur, chansons r&b (« I Am » avec la sensation anglaise Jorja Smith, l’impeccable « The Ways » avec Khalid et Swae Lee ou encore « Redemption » avec Zacari sur le genre d’instru exotique que Drake se serait bien approprié) et rap, parfois tout à la fois comme on a pu le voir. Pour ce qui est des morceaux rap, les quatre membres des Black Hippy sont sur le coup. On a aperçu ScHoolboy Q sur « X« , mais c’est peu de chose à côté du retour de Jay Rock sur la bombe « King’s Dead » (featuring qui a semble-t-il oublié que l’autotune était sur off), ou d’un couplet d’Ab-Soul très bien entouré d’Anderson Paak et James Blake sur « Bloody Waters ». Une de ses rimes attire d’ailleurs notre attention, « The aftermath is you in the scope », subtil jeu de mot pour indiquer que Aftermath est en effet dans le coup (le logo est présent sur le disque). Autres tueries à signaler, l’électro-hop « Opps » avec un Vince Staples totalement dans son élément et « Big Shot » de notre vedette Kendrick en compagnie de Travis Scott, et qui va faire un malheur avec son sample de flûte.

TDE a également veillé à l’équilibre de son casting trié sur le volet, entre grosses têtes, talents très appréciés et jeunes pousses venus saisir leurs chances, artistes américains, européens et africains. Des jeunes révélations de la Westcoast s’illustrent sur cet album, comme SOB x RBE (groupe venu de la Bay Area) sur « Paramedic! » et Mozzy. Naturellement, l’Afrique est à l’honneur, particulièrement le Sud, avec Saudi, Babes Wodumo, Yugen Blakrok et Sjava (« Seasons« ). Et puis il y a tous ces producteurs qui participent au projet aux côtés de Sounwave, comme les BadBadNotGood (« The Ways« ), le danois Robin Hannibal (« Bloody Waters« ), Cardo, DJ Dahi, Illmind, Ludwig Goransson (le producteur préféré de Childish Gambino et qui réalise lui le score original du film), The Arcade,…

À la fin, on peut dire que la mission est accomplie, le sujet respecté à 100%. L’album n’est sans doute pas aussi grandiose que le long-métrage, cependant il remplit dûment son office en s’accordant sur l’univers du film. Et comme le film en salles, l’album rencontre le même succès dans les charts, c’était écrit. Kendrick Lamar et Top Dawg ainsi que Ryan Coogler et Marvel ont rendu le Black History Month plus représentatif que jamais.


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