En 1978, Georges Perec publia un livre délicieux et nostalgique sous le titre Je me souviens. Il comprenait 480 fragments, de quelques mots à quelques lignes, qui faisaient ressurgir, selon sa propre définition, « des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d’un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine de faire partie de l’Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d’État, des alpinistes et des monstres sacrés. » La dernière page du livre laissait le lecteur en suspens : « A suivre »…