Je suis une victime, pleurez sur mon sort. Les méchants méchants, m’écrabouillent, m’oppressent, me vampirisent.Je n’ose même pas vous raconter ce que je subis. Osez, osez, nos micros sont tout ouïe. Contre vents et marées, je dois ramer,Ne pas me laisser emmurer. Les vautours sont retors Les reptiles servent le textileLes rapaces occupent l’espace La route est devant moi mais je me pose la question qui l’a construite je me pose la question qui a construit cette route pourquoi cette route va-t-elle dans cette direction Je suis une victime de l’urbaniste qui a déterminé comment mon chemin devra se faire je refuse cette route je vote que dis-je j’exige sa démolitionDétruisez-laJe veux qu’on construise une autre route peu importe l’argent que ça coûtera peu importe que les autres ne soient pas du même avis ce qui compte, c’est que je sois libre, ce qui compte, c’est mon droit inaliénable de choisir mon destinje ne me laisserai pas faire par les décisions d’un autre ou de plusieurs autresje n’accepte pas leur point de vue je suis plus fort que tout ceux qui m’ont précédéje détiens la sagesse et vérité et tous les pouvoirs sont dans ma mainplus nous serons nombreux à penser comme moi, plus nous pourrons échapper à la tyrannie du passé le présent le présent est mon seul tremplin. La jouissance de mettre à terre tous ceux qui ont cru nous dominerle plaisir de la destruction puisque nous ne pouvons pas nous envoler dans les cieux plus haut A nos pieds, au sol, nous prenons racine. Nous ne serons jamais artistes les artistes sont des gens qui refusent de voir la réalité le matérialismeComment chanter après ça Mozart Shakespeare Mollien comment continuer à puiser à la source de votre génie.Un jour nous serons morts c’est vrai y en a qui pensent que nous allons vivre longtemps, pour toujours, dans des consciences rebootées. Mais en attendant : la dictature du premier degré la dictature de l’instantané et du présent. Effaçant tous ceux qui ont créé des œuvres extraordinaires, inspirantes pour des générations, lyriques, passionnées.Ce qui compte aujourd’hui, c’est la publication immédiate de tout ce qui nous obsède, les bars, les cafés, les peurs, les amours. Surtout les peurs et les nausées.Nous sommes invités à déverser notre fiel sur la place publique. Ensemble trouvons notre ennemi, ensemble regardons-le brûler sur le bûcher Avec nos mentalités de petits fonctionnaires, de petits employés, de petits administrateurs Nous allons réglementer l’existence humaine jusque dans ses recoins les plus enfouis tout ce qui cherchera à échapper à notre contrôle deviendra l’objet de notre furieles artistes en particulier qui aiment tant nous perturber nous faire violencenous leur apprendrons à vouloir nous tourner en dérision.Pensent-ils réellement qu’ils pourront s’élever au-dessus des règlementstout ce qui est excentrique extravagant doit être banni de notre société hyper régulée nous sommes tous pareils il n’y en a aucun qui est plus intelligent que l’autre tous consommateurs régis par les mêmes principes la foule : regardez ce que le pouce tourné vers le bas est capable de faire faisons table rase des siècles Pleurez pleurez sur mon sort. Lissez enlevez toutes les aspérités – faites en sorte qu’il n’y ait plus que des êtres parfaitsSur cette terreLivrez-nous des barbares