Le réalisateur américain prodige
Paul Thomas Anderson qui fait partie pour la journaliste Saron Waxman
des Six Samouraïs qui ont réveillé Hollywood ,
nous avait éblouis avec There will be blood.
Ce
nouveau film pourrait être un autoportrait avec ce personnage
névrosé d'un grand couturier anglais, inspiré par l’œuvre des
couturiers Charles James et Balenciaga. Et dans son interview à
Télérama il dit aussi en avoir eu l'idée alors qu'il
était malade et qu'il mesurait combien alors il était dépendant de
l'affection de ses proches....
Il a cumulé ici le rôle de
réalisateur et de directeur de la photographie (superbe) et s'est
entouré de son acteur de prédilection pour incarner des pervers
torturés, Daniel Day-Lewis (impeccable) et a collaboré à nouveau
avec le guitariste de Radiohead Johny Greenwood pour créer une
symbiose entre musique et atmosphère tourmentée et inspirée.
Comme
tous les« Grands » il s'inspire des Maîtres et les
cinéphiles avertis ne manquent pas de citer les références à
Hithchcock ( Rebecca pour
le personnage de la sœur alias mrs Denver ), Visconti (pour
l'évocation du fantôme de la mère)......
Le
titre est aussi sophistiqué que la réalisation puisqu'il évoque le
« fil invisible » des messages cousus dans les ourlets
pour les porteurs des œuvres uniques créées par l'artiste.
Au
final, comme les robes du créateur, ce film impressionne plus qu'il
ne charme et n'émeut, comme si chaque plan magnifique (en particulier
les deux scènes de « dégustation » , le breakfast
dans l'auberge et la fameuse omelette) était sous-titré avec la
mention « attention chef-d'oeuvre ». Mais pourquoi se
priver de voir de beaux et grands films même si on ne rêve pas de
s'habiller en haute-couture ?