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*Coup de foudre* : Outlander par Diana Gabaldon (1. Le chardon et le tartan)

Par Ettoitulisquoi @ettoitulisquoi

*Coup de foudre* : Outlander par Diana Gabaldon (1. Le chardon et le tartan)

J’écris coup de foudre, car coup de cœur était bien trop faible pour exprimer le pur bonheur, l’extase livresque que m’a procuré ce fabuleux, grandiose roman.

Même si elle ne lira jamais ces pauvres et maladroites lignes, je remercie Diana Gabaldon pour cet ouvrage, pour ces mots, cette plongée incroyable dans les Highlands du XVIIIème.

A l’heure où j’écris ces lignes, je suis déjà plongée dans le 2ème volume.

A l’heure où j’écris ces lignes, je sais que je vais être marquée à vie par cette histoire et maintenant que j’ai commencé je ne vois pas comment je pourrais m’arrêter. Une fois le livre fermé, je le regarde et je vous assure qu’il m’appelle, je l’entends m’appeler comme si en l’ouvrant j’allais moi aussi être projetée dans le passé et me retrouver au milieu de ces guerriers en kilt.

L’histoire :  1945. Claire passe ses vacances en Ecosse, où elle s’efforce d’oublier la Seconde Guerre Mondiale auprès de son mari, tout juste rentré du front. Au cours d’une balade, la jeune femme est attirée par un mégalithe, auquel la population locale voue un culte étrange. Claire aura tôt fait de d’en découvrir la raison : en s’approchant de la pierre, elle se volatilise pour atterrir au beau milieu d’un champ de bataille.

Le menhir l’a menée tout droit en l’an de grâce 1743, au coeur de la lutte opposant Highlanders et Anglais. Happée par ce monde inconnu et une nouvelle vie palpitante, saura-t-elle revenir à son existence d’autrefois ?

L’extrait : J’ai choisi pour extrait un passage qui m’a marqué concernant un oiseau et la légende qu’on lui attribue.

« Ramassant un bâton, Jamie toucha doucement le nid, déplaçant l’un des œufs. La mère pluvier accourut aussitôt en poussant des cris stridents. Jamie s’accroupit et cessa de bouger, laissant l’oiseau aller et venir devant lui en criant d’un air menaçant. Puis, en une fraction de seconde, il tendit la main et l’attrapa.

Il lui murmura doucement des paroles en gaélique tout en lui caressant la tête du bout des doigts. Le pluvier se blottit dans le creux de sa main, soudain immobile, ouvrant de grands yeux ronds.

Il le reposa délicatement sur le sol, mais l’oiseau ne s’envola pas tout de suite. Jamie lui parla encore agitant la main. Le pluvier sursauta et fila entre les herbes hautes. Jamie le suivit du regard, puis esquissa un petit signe de croix.

-Pourquoi as-tu fait ça ? demandai-je, intriguée.

-Quoi donc ?

Il semblait ailleurs et je me rendis compte qu’il avait momentanément oublié ma présence.

-Tu t’es signé quand l’oiseau s’est envolé.

Il haussa les épaules, légèrement embarrassé.

-Ah, ça ? C’est à cause d’une vieille légende. On dit que les femelles pluviers poussent des cris déchirants et tournent sans cesse autour de leur nid parce qu’elles ont l’âme des jeunes mères mortes en couches.

Il pointa le doigt vers un pluvier qui faisait précisément cela.

-Elles ne peuvent croire que leur couvée est saine et sauve. Elles se lamentent toujours pour celui qu’elles ont perdu ou qui s’est égaré hors du nid. »

Détails techniques :

Auteur : Diana Gabaldon

Édition : J’ai Lu

853 pages – Petits caractères

Coût : 16,00 €

Mon avis : 7/7 et peu importe ce qu’il peut se passer dans les autres tomes !

Du pur génie.

De l’excellence à tout point de vue tant dans la narration que dans les dialogues. L’auteure a réalisé un travail de recherches qui me semble titanesque : les détails sur la botanique, les détails médicaux, et les faits historiques qui jalonnent ce récit sont tout autant d’ingrédients qui font de ce récit un vrai/pur délice.

Nous avons une héroïne, Claire, très franche du collier, qui n’y va pas par quatre chemins quand elle a quelque chose à dire. Elle est courageuse, elle ne se laisse ni démonter, ni abattre face aux événements, elle est intelligente et quand je dis intelligente j’entends cultivée (ce qui lui est bien utile quand elle se retrouve en 1743 !). Je la trouve également très sensée et comme nous sommes H-24 dans sa tête : ses réflexions sont justes, elle ne tombe pas dans des considérations inutiles. Il y a plus de 800 pages et chaque page est précieuse, chaque ligne est mûrement réfléchie, chaque mot est choisi avec soin.

Claire est rationnelle, elle était infirmière durant la Seconde Guerre Mondiale, elle a un esprit cartésien et scientifique. Aussi quand elle se retrouve transportée 2 siècles en arrière, elle a des réactions tout à fait logiques, elle essaie de trouver une explication crédible à ce qu’elle voit et aux choses qui l’entourent. J’ai trouvé hilarant ce passage qui reflète bien son caractère :

« Les cris que j’entendais au loin changèrent brusquement. Il y eut un bruit de galop et je vis soudain un groupe de chevaux foncer droit sur moi. Ils étaient montés par des Écossais en kilt, beuglant comme des veaux des phrases en gaélique. Je bondis hors de leur route avec une agilité qui attestait que je n’avais rien de perdu de mes capacités physiques, même si mon état mental laissait à désirer.

Au centre de la clairière, un des hommes en rouge, qui avait été plaqué au sol par des chevaux en fuite, se releva et agita un poing menaçant dans un geste théâtral. Alors, tout s’éclaira : un tournage ! Bien sûr ! Comment avais-je pu être aussi sotte ? On tournait un film de cape et d’épée, la énième reconstitution historique de la grande épopée écossaise. »

Notre héro/highlander (cœur avec les doigts), Jamie, est irrésistible (à tout point de vue mesdames) il est beau garçon, il est dans une situation compliquée car sa tête est mise à prix et mis à part son caractère de cochon  (tout comme Claire d’ailleurs), je ne vois ce que nous pourrions lui reprocher !

Le couple Claire/Jamie est une affaire qui roule, je le classe directement dans le top 10 des plus beaux couples de la littérature.

Outre, les personnages hauts en couleur, tous reconnaissables et identifiables au point d’avoir l’impression qu’en sortant de chez vous, vous allez les croiser dans la rue, il faut que je vous parle de la narration, de la qualité d’écriture de Diana Gabaldon (et cela dit bravo à la traductrice, car je pense qu’on ne les met pas assez en valeur) : lire Diana Gabaldon c’est comme écouter une musique ou un son qui vous donne du réconfort dès que vous l’entendez (l’eau d’une rivière, un orage qui éclate, un moineau qui piaille, le son quand on croque une barre de chocolat, le bruit du sèche-cheveux, que sais-je…). L’immersion est totale, la bulle est hermétique, il pouvait se passer n’importe quoi durant ma lecture j’y étais totalement insensible puisque je chevauchais avec Jamie.

Les détails historiques sont saisissants et fournis. En fermant ce premier livre, vous allez avoir l’impression d’avoir une connaissance développée des plantes et de leurs propriétés curatives.

Outlander c’est un page turner, 800 pages mais je n’ai eu l’impression que d’en lire une centaine tellement ça défilait.

Petit plus : allez lire les remerciements en fin de livre, on y cerne bien l’auteure.

A lire de toute urgence !

Votre DL

Lucie


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