Réchappés de la nuit, les guerriers ont avancé dans le désert. Ils ont cherché l'armée ennemie. Ils n'ont trouvé que du sable et du vent. Ils ont cherché la mystérieuse cité, mère de tous les désirs. Ils n'ont trouvé que des lézards et des scorpions. Ils ont cherché la musique tonitruante des brigadiers bohèmes. Ils n'ont trouvé que le silence des âmes disparues. Ils ont cherché des arbres et des feuilles pour se couvrir. Ils n'ont trouvé que des dunes assommées par le soleil hurlant. Ils ont cherché l'amour de leur vie, ils n'ont trouvé que des images mangées par les vers.
Des jours, des heures, des minutes, sans fin, n'arrêtaient pas de les harceler. Ils sifflaient de faim et de soif, les gouttes de sueur asséchées avant même de perler.
Ils ont fini par jeter leurs armes, déposer leurs armures. Alors ils ont clamé haut et fort, au plus profond de leur coeur, plus jamais ça, plus jamais de haine ni de colère, nous nous déclarons pauvres et démunis, riches seulement d'une petite étincelle d'espoir.