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Un coup de gueule qui se termine par un cri d’amour

Publié le 01 mars 2018 par Exploratology @exploratology

Une fois n’est pas coutume, un coup de gueule.

Qui démarre il y a quelques jours avec deux choses.

Ça commence lorsque je tombe sur un livre américain de développement personnel qui est juste TOP. Ça fait très longtemps que j’ai envie de faire un coffret « Happy » avec du développement personnel guilleret, contemporain et joli (j’adore ce type de bouquins, notamment ce qui se fait aux Etats-Unis). Et ce livre est juste parfait. Je commence à m’emballer quand je vois sur le site de l’auteure qu’il va être traduit en français. Et je déchante complètement quand je me rends compte qu’il va être publié chez une maison d’édition qui m’emmerde au plus haut point par sa condescendance, et chez qui j’ai décidé de ne plus commander de livres à moins d’être vraiment poussée au bout de mes retranchements (aka le livre est tellement merveilleux que je ne peux pas imaginer la vie d’Exploratology sans. Malheureusement, ça ne sera pas le cas du livre de développement personnel, donc il va falloir que je continue mon repérage pour mon coffret).

Un coup de gueule qui se termine par un cri d’amour

Et puis pendant que j’échangeais avec une blogueuse géniale, que j’aime beaucoup et avec qui j’adorerais travailler de nouveau, notamment autour de Biiru notre boutique de thé, je me rends compte qu’elle ne boit que du thé bio. Ce qui en soit est vraiment top de sa part et témoigne d’une démarche réfléchie et soucieuse de l’environnement qu’évidemment je plussoie. Mais problème, même si je suis déjà tombée sur des gens très cools dans le bio, avec plusieurs marques ou grossistes bio avec qui j’ai travaillé, grandes ou petites, au mieux, j’ai eu des relations professionnelles polies (ce qui est déjà bien), au pire pour certaines, les personnes m’ont complètement interloquée par leur mépris. Et j’ai souvent été très surprise par le manque de passion de certaines marques de thé bio pour leurs propres produits (en gros, ils auraient vendu du caoutchouc ou du gazon bio, c’aurait limite été la même chose). A l’inverse, TOUTES les autres marques de thé non-bio avec qui on a collaborées étaient pros, plutôt sympas pour certains, franchement adorables pour beaucoup, et pour pas mal d’entre elles complètement passionnées par leurs produits comme si c’était leurs propres bébés.

Comme j’ai tendance à privilégier les critères de production éthique et/ou fair trade et l’aspect « small business » dans notre sélection de thé sur Biiru, ça ne m’handicape pas trop. Mais le bio c’est bien, on aimerait en mettre plus dans notre boutique, alors pourquoi, pourquoi cette attitude ??!

Un coup de gueule qui se termine par un cri d’amour

Dans le commerce, on a l’habitude de promouvoir les qualités intrinsèques du produit et ses conditions de fabrication. Pour le thé, ce sera la qualité des feuilles et leur provenance, une production éthique, un process soucieux de l’environnement (à laquelle est liée la labellisation bio), la beauté du packaging, etc. etc. Pour un livre, c’est tout simplement s’il y a une bonne histoire.

Mais je crois qu’on ne met pas assez en avant l’enthousiasme et la sympathie des équipes d’une marque ou d’un grossiste/distributeur comme critère de sélection d’un produit, alors que franchement, en tant que commerçant, ça compte beaucoup, et je pense que ça devrait aussi compter au moins un peu pour les clients. SURTOUT quand en face vous avez des personnes qui ont un comportement pourri.

Un coup de gueule qui se termine par un cri d’amour

Et autant pour le thé, les objets, ou la papeterie, ce n’est pas embêtant de tomber sur des personnes chiantes comme je peux toujours me fournir chez d’autres marques qui proposeront un produit d’une qualité égale, autant pour les bouquins, évidemment je l’ai dans l’os quand LE livre que je veux, irremplaçable par essence, est proposé par un éditeur ou un distributeur avec qui c’est juste pas possible (parce que interlocuteur/rice pas à l’écoute et qui n’a à priori pas envie de faire des efforts pour que du business se fasse, parce que conditions commerciales intenables, parce que parfois aucune réponse aux mails et aux propositions de négociations (véridique!)…).

Et encore. Globalement, je peux encore m’approvisionner en livres biens chez des gens biens parce qu’heureusement les gens biens sont quand même plus nombreux que les gens chiants, aussi parce que grâce à la refonte des abonnements j’ai pu m’ouvrir à beaucoup plus de maisons d’édition qu’auparavant, aussi parce que la production est telle que je finis toujours par trouver quelque chose d’intéressant, même si parfois je me demande comment les libraires arrivent à gérer toutes ces nouveautés qui sortent chaque année. Mais justement, les libraires. A chaque fois que j’ai envie d’ouvrir ma bouche pour râler contre un tel ou un tel, je me rappelle qu’un libraire n’a pas le choix que de forcément travailler avec les éditeurs et distributeurs chiants inclus, parce que le propre d’une librairie est de proposer de la variété, des nouveautés et aussi les livres que les lecteurs ont envie d’acheter. Bref chapeau bas aux libraires qui doivent composer avec ça au quotidien.

Un coup de gueule qui se termine par un cri d’amour

Et peut-être que je suis parfois tombée sur les « mauvaises personnes », peut-être aussi que je n’ai pas assez bien vendu mon travail et ma personne, peut-être que le jour où j’ai écrit ce mail ou décroché mon téléphone, la personne n’était juste pas dans le bon mood et ça s’est fini comme ça, peut-être que les gens ne se rendent même pas compte qu’ils sont désagréables, peut-être peut-être peut-être. Ça arrive, et personne n’est parfait, moi y compris évidemment.
Et peut-être que des fournisseurs sont sympas parce qu’ils ont un peu beaucoup envie de vendre leurs produits.

Mais je crois quand même que la vaste majorité d’entre eux le sont tout simplement parce que c’est en eux et parce que, comme nous, ils croient en la valeur de la gentillesse.

Ça ne changera pas grand chose à la façon dont on consomme. Le plus important restera toujours un produit de bonne qualité et un livre avec une bonne histoire. Les gens qui l’ont créé/vendu sont des schnocks ? Ça n’empêchera pas le produit de se vendre, et de notre côté, on défendra toujours tous les produits que nous vous proposons, quelque soit ce qu’il s’est passé derrière, parce qu’ils restent des bons produits. Mais je pense qu’il y a des personnes qui méritent beaucoup plus de reconnaissance parce que non seulement ils proposent un bon produit, qu’ils traitent correctement leurs employés et leurs producteurs, mais en plus ils font l’effort d’instaurer de bonnes relations avec leurs partenaires. C’est non seulement la preuve d’un engagement global pour un business de bonne qualité, mais… Aussi tout simplement le signe de gens qui croient à la valeur des relations humaines.

Un coup de gueule qui se termine par un cri d’amour
Vous, vous méritez un chien déguisé en arc-en-ciel

Alors je vais finir cet article qui démarre par un coup de gueule par un cri d’amour.
Un cri d’amour pour tous les fournisseurs qui ont été sympas, enthousiastes et à l’écoute. Pour tous ceux qui m’ont parlé de leurs produits avec une passion et un engagement authentiques et contagieux, et qui proposent des produits bien fabriqués non pour un label, la hype ou le marketing, mais par conviction pure et simple. Pour tous ceux qui ont été ultra patients avec la commerçante mal organisée que je suis et mes deadlines toutes pourries (« Allô, oui, écoute, on est le 26 décembre, je sais que tout le monde est épuisé après Noël, mais j’ai besoin de 7000 sachets de thé pour dans une semaine, tu crois que c’est faisable ? Pleeeeeease ??? »). Et pour toutes les personnes en maison d’édition et distributeur en qui je n’ai pas seulement trouvé des interlocuteurs de confiance et attentifs, mais aussi des lecteurs pointus et passionnés, dont la curiosité et la gaieté littéraires sans faille au bout de 15, 30, 40 ans de métier sont une continuelle source d’inspiration.

Un cri d’amour à tous mes fournisseurs qui ont parsemé nos relations de sourires, de smileys, de blagues, de rendez-vous qui ont duré deux heures parce qu’on parlait de nos petites vies perso, de vélo, de leurs gamins, de whisky, de Robbie Williams, qui m’ont pardonné mon étourderie qui fait que je zappe un rendez-vous sur quatre, qui m’ont dit « prends ce livre, je sais que tu pourras pas le vendre, mais c’est pas grave, lis-le pour toi ».
Un cri d’amour à ces femmes et ces hommes qui me permettent de proposer à mes clients des produits dans lesquels je crois, non seulement pour leur qualités intrinsèques, mais aussi parce qu’ils sont portés avec amour.

MILLE MERCIS A EUX.

Un coup de gueule qui se termine par un cri d’amour
Une pizza en coeur pour vous <3

Et vous savez quoi ? Désormais, dans la newsletter et nos réseaux sociaux, si on tombe sur des fournisseurs vraiment sympas, je ne manquerai pas de vous le dire et de vous encourager mille fois à acheter des produits chez eux, au delà de nos offres. Ces gens le méritent mille fois. Et vous savez quoi ? La marque de thé avec qui on travaille ce mois-ci, Oliveology, est bio, small business, made in UK ET méga sympa. SUPER COMBO qui me redonne de l’espoir, des bisous à toi Marianna!


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