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Claire Castillon : Proxima du Centaure

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Proxima du Centaure de Claire Castillon    3/5 (20-02-2018)

Proxima du Centaure (223 pages) est sortie le 7 février 2018 dans la collection jeunesse des Editions Flammarion.

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L’histoire (éditeur) :

« Je l’appelle Apothéose parce qu’il n’y a aucun prénom logique à lui mettre sur le visage. Je la klaxonnerai avec ma tête jusqu’à ce qu’elle se retourne. Un jour, elle me dira son vrai prénom, à l’oreille, elle le prononcera avec le souffle. Son souffle réveillerait un mort. En attendant, de là où je me trouve, je kiffe à fond dès que je pense à elle. »
Tous les matins, Wilco regarde Apothéose passer sous sa fenêtre. Jusqu’à ce qu’un jour, il se penche tellement qu’il tombe.

Mon avis :

Voilà un roman très loin d’être mauvais par les sujets et problématiques qu’il met en avant de manières assez peu commune, avec autant de bon sens que d’humour, pour lequel je n’ai malheureusement pas accroché.

D’abord, par le manque d’attachement au protagoniste (Wilco, 15 ans, fou amoureux de la belle Apothéose qui, à force de la regarder par la fenêtre, finit par tomber du 5ème étage et devenir lourdement handicapé) que je n’arrive pas vraiment à expliquer.

Une écriture contemplative, poétique et assez écourtée qui tombe, je trouve, dans l’excès du trop et du trop peu. C’est avec difficulté que j’ai progressé, trouvant le texte trop ampoulé et souvent peu clair. Et c’est sans doute ce qui a fait que j’ai été peu (ou pas) bouleversée par la situation (jusqu’à a toutefois les dernières pages qui n’ont pas manqué de me serrer le cœur). Je n’ai pas véritablement été touchée par l’amour que vit Wilco, et ça m’a clairement contrariée.

Par contre, le décalage atypique entre la narration (que j’ai trouvé joyeuse, sans apitoiement, plaine d’autodérision) et les réactions des uns et des autres (surtout des parents !) avec les faits (graves) m’a bien plu. Et c’est cela qui m’a permis de tenir jusqu’au bout et surtout de revoir mon jugement initial. Car si j’ai peiné à avancer, si malgré le fait que je n’ai pas accroché, je dois bien avouer que Claire Castilon déroule là ingénieusement et de manière tout à fait originale une multitude de thèmes et de questionnements sur l’adolescence, les rapports familiaux, humains, sur le handicap (et le regard des autres), sur la vie et la mort, sur l’amour, la solitude.  C’est fait par petites touches, avec quelques mots (sans avoir besoin d’être développé plus que ça) et avec sensibilité.

« Je crois que j’ai raté mon enfance. J’aurais dû oser sortir de mon trou de sable et courir les fesses à l’air. » Page 45

« Moi, je peux dire que j’ai vieilli au point d’avoir tout pigé de mes parents. Ça s’appelle l’amour. Mais je ne veux pas partir avant d’avoir tout pigé au reste (l’amour amoureux, le désir quoi, enfin son accomplissement, je vous fais un dessin ?) » Page 220

Et bien voilà, je ne peux décemment pas clôturer ma chronique (strictement personnelle et subjective) sans partager divers avis très élogieux ici, ici, ici et ici notamment, car ce roman a été nettement plus apprécié chez d’autres et je reconnais qu’il y a là beaucoup de choses positives qui plairont à de nombreux lecteurs (jeunes adultes et adultes).


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