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Amélie Antoine – Sans elle

Par Yvantilleuil

Amélie Antoine – Sans elleAyant beaucoup aimé « Une bonne intention » de Solène Bakowski et « Quand on n’a que l’humour » d’Amélie Antoine, je me suis forcément intéressé à leur projet commun. « Sans Elle » et « Avec Elle » sont en effet deux romans publiés en même temps, dont les couvertures se font intelligemment écho et qui offrent un point de départ identique.

Le lecteur est en effet invité à suivre les déboires de la famille Simoëns, vivant dans un patelin nommé le Quesnoy, dans le Nord. Les deux récits débutent le 14 juillet 2004 en compagnie de la mère et d’une des jumelles de six ans, qui s’apprêtent à assister au feu d’artifice du village près de l’étang. Étant punie pour avoir renversé un flacon de parfum, l’autre sœur doit passer la soirée à la maison avec son père. À quelques instants du début du spectacle pyrotechnique, la petite Jessica repère un employé de mairie distribuant des colliers fluorescents et demande à sa mère si elle peut aller en chercher un. C’est l’instant où les deux romans bifurquent : un lacet mal noué, un moment d’inattention de la mère et c’est toute une existence qui peut basculer… ici, elle se poursuivra sans Jessica…

Pour ce projet d’écriture commun, les vingt premières pages des deux récits sont donc identiques, mais prennent ensuite une direction radicalement opposée, les auteurs imaginant une suite totalement différente, l’une sans Jessica et l’autre avec. L’histoire proposée par Amélie Antoine est donc celle d’une disparition d’enfant, qui s’intéresse surtout aux ressentis des différents protagonistes et à la descente aux enfers de cette famille incapable de se reconstruire après un tel évènement. Suivant cette famille sur une dizaine d’année, l’auteure décortique les différentes étapes qui suivent cette disparition, de l’espoir au deuil, en passant par la culpabilité, les doutes, l’angoisse, les reproches, les soupçons, le mal être et les fissures qui détruisent progressivement le reste de la famille.

En amateur de polars, j’ai eu tendance à trop vouloir m’accrocher à l’intrigue, espérant continuellement des rebondissements concernant l’enquête policière. J’ai donc mis du temps à réaliser que l’intérêt de ce thriller psychologique se situait ailleurs. Amélie Antoine invite en effet à vivre l’enfer des proches, à partager leurs émotions. Comme elle le fait très bien et que la disparition d’une enfant ne laisse forcément personne indifférent, on finit par se laisser emporter par le récit, à éprouver de l’empathie envers les proches et à également se sentir orphelin de la petite Jessica.

Il me reste à découvrir l’autre destinée de la famille Simoëns, celle imaginée par Solène Bakowski.

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