Une réussite à tous les niveaux et surtout des assiettes tranchantes !
Jacopo, rue Bassano… Jacopo Bassano était un peintre italien de la Renaissance. Référence culturelle ancienne pour cette nouvelle brasserie qui se veut et se dit « moderne ». Toutes les preuves sont là pour étayer cette affirmation. Grande (immense même) salle, un peu à l’image d’un loft new yorkais, des couleurs tirant sur le gris et le bleu, du fer blanc (chaise, couverts), des luminaires en sorte d’étranges araignées, des banquettes en bois noir, une table d’hôtes où l’on peut difficilement se sentir seul, et la cuisine ouverte au fond. Chansons françaises de toutes les époques en fond sonore, bar au sous-sol, et voila l’adresse qui décoiffe le quartier. Au concept et aux finances, Axel Brill et son compère Benjamin Artis (Yeels, Le Baron).
A la conception de la carte, le jeune et sémillant Thibault Sombardier, du restaurant étoilé Antoine, qui se démultiplie en ce moment. Une carte elle aussi très « moderne », écrite de travers, illustrée de graffitis ou de ratures noires sur gris.
Le choix est clair. Des plats classiques de brasserie, du mijoté, du travaillé au four à charbon ( ?), et des douceurs allo-maman-bobo. (baba, île flottante, mousse au chocolat…).
Servi par des jeunes filles non en fleurs mais en polo de marin d’eau douce, style Jean-Paul Gauthier, aimables et souriantes, l’œuf dur est recouvert d’une mayonnaise vaporeuse, à savoir une mayonnaise plus légère, moins huilée que l’originale, mais savoureuse en tout cas.
Simple mais efficace Salade de lentilles, bien relevée par une vinaigrette qui n’a pas peur de dire son nom et quelques tranchettes de magret de canard. Réussie.
Superbe Tronçon de cabillaud, délicatement poché, et tout aussi délicatement recouvert d’un léger persillé, et flanqué d’une tombée de jeunes pousses d’épinards d’une fraicheur impressionnante.
Trois choix d’accompagnement pour les plats : gratin dauphinois (un peu sec), frites (franchement recommandables), et légumes de saison.
Variation sur le poulet avec ce Suprême de volaille (marre des blancs de poulet, on veut de la cuisse !), sauce grand-mère (*) et petits lardons. Bien relevée, belle texture, des saveurs nettes, pour un plat parfait dans son genre.
Tarte citron, servie trop froide, plaisante cependant, bien sur le citron et sablé réussi.
Carte des vins bien pensée, prix de sages à exagérés, entrée de gamme bouteilles autour de 25/30 € et quelques vins au verre raisonnables de 5 à 7 €.
Accueil et service impeccable, sans pression particulière dans une salle au trois-quarts vide en ce samedi midi, mais ils démarrent.
Un style brasserie réussi, et surtout une cuisine en tous points soignée, parfaitement travaillée, goûteuse, et assez généreuse. Excellent rapport qualité/prix. A quelques encablures, le Drugstore peut faire grise mine…
75008 Paris
pas de réservations
www.jacopo.fr
M° : George V
Ouvert tous les jours
De 12h à 23h30
Services : 12h/15h et 19h/23h30
Carte : 40 € environ
Encas (15h/20h) : de 5 à 7 €
(*) la préparation dite « grand-mère » ou « bonne femme » est une volaille cuite à la casserole, avec lardons, champignons de Paris, petits oignons glacés, et pommes de terre rissolées.