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… et rien n’y manquait

Publié le 10 mars 2018 par Morduedetheatre @_MDT_

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Critique de Rien ne saurait me manquer, de Agathe Charnet, vu le 1er mars 2018 au Théâtre de la Reine Blanche
Avec Agathe Charnet, Lillah Vial, et Vincent Calas, dans une mise en scène de Maya Ernest

La Compagnie avant l’Aube est une découverte que je dois au Théâtre côté coeur, qui l’a évoqué en ma compagnie pour la première fois lors de l’ouverture de Radio Mortimer, en avril 2017. Leur spectacle L’âge libre était alors à découvrir au même Théâtre de la Reine Blanche, et je l’ai manqué. Mais devant leur nom retrouvé sur le programme du Festival d’Avignon, j’ai rattrapé mon erreur et me suis retrouvée emportée face à l’ovni qu’ils présentaient devant mes yeux. Coup de coeur pour la compagnie et décision immédiate : leurs prochaines dates seront les miennes.

Dans L’âge libre, les quatre filles s’inspiraient des Fragments d’un discours amoureux pour montrer comme se vit l’amour au féminin. On sentait déjà la part de vécu, l’implication et la nécessité qui émanaient de la troupe. Ici, ils sont trois à aborder les nombreux questionnements de la génération Y, les Millenials comme on les appelle. Ce sont des tableaux plus ou moins longs qui abordent les sujets clés des Millenials, et les références sont effectivement bien trouvées – le discours de Marion Cotillard aux Oscars, la découverte de la vie seule qui se ponctue d’appels désespérés aux parents, les tentatives d’être toujours dans la norme, les débats radiophoniques interminables par ces grands intellectuels qui pensent pouvoir théoriser tout ce qui se passe dans nos têtes…

Deuxième spectacle de la compagnie, et déjà une patte s’impose : les paillettes sur les yeux – et même parfois sur le corps, la créativité, un brin de fantaisie et pourtant toujours cet ancrage brutal dans une réalité qui nous touche. Ils ont su s’approprier le sujet avec non seulement une grande vérité dans le propos mais également, et on les reconnaît bien là, beaucoup d’humour et d’autodérision. Je ne me suis pas retrouvée dans tous les tableaux – mais c’est normal, j’ai 40 ans dans ma tête – mais j’ai bien perçu l’esprit Millenials et ces questions, parfois fondamentales parfois dérisoires, qui les agitent.

Ils ont une manière assez unique de présenter la chose ; peut-être est-ce dû à leur authenticité ? Cette entrée en matière brutale et euphorisante, cette confrontation au public, cette envie de vivre débordante et surtout communicative a quelque chose d’addictif. Le spectacle est trop court, on en voudrait encore, surtout qu’on ne doute pas une seule seconde qu’ils en ont sous la semelle. Des moments de groupe, des tirades plus solitaires, chacun a son moment et le trio semble prendre un réel plaisir sur scène. Comme nous !

Une compagnie à suivre. 

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… et rien n’y manquait


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