Retour en étoiles sur tous les films vus lors du mois écoulé. Février 2018:
- Miss Sloane (2016), John Madden
(3 / 5)
- The Post (2017), Steven Spielberg
(2 / 5)
- Oh Lucy! (2017), Atsuko Hirayanagi
(3 / 5)
- The Cloverfield Paradox (2018), Julius Onah
(2 / 5) la critique
- Victor Crowley (2017), Adam Green
(3 / 5)
- Revenge (2018), Coralie Fargeat
(3,5 / 5) la critique
- The Ritual (2017), David Bruckner
(2,5 / 5)
- Pet Sematary (1989), Mary Lambert
(3 / 5)
- Happy End (2017), Michael Haneke
(4 / 5) la critique
- La Forme de l’eau (2017), Guillermo Del Toro
(4 / 5)
- Ken Park (2002), Larry Clark
(4 / 5)
- Lady Bird (2017), Greta Gerwig
(3 / 5)
Film du mois:
La Forme de l’eau (2017), Guillermo Del Toro (4 / 5)
2018 marquera les esprits. Alors qu’en France, Grave de Julia Ducournau s’est vu nommé six fois à la cérémonie des Césars (une première pour un film de genre), de l’autre côté de l’Atlantique Guillermo Del Toro remporte l’Oscar du meilleur film pour La Forme de l’eau. Un Oscar pour un film de genre réalisé par un mexicain qui met en scène une femme muette amoureuse d’une créature marine, toute aussi élégante que monstrueuse. Tout tend à célébrer et mettre en avant les minorités et ceux qui sont en général placés dans l’ombre.
Guillermo Del Toro fait l’éloge d’une beauté rarement mise en lumière. Tel un clair-obscur luminescent et fluorescent, c’est à un enchantement que l’on assiste. La relation qu’entretient Elisa avec la créature aquatique pourrait se décrire comme un ballet semi-érotique. La forme classique, que l’on pourrait trop facilement qualifier d’hollywoodienne, n’apporte en fait que des réinventions de mise en scène. Tout est palpable dans La Forme de l’eau, et pousse l’imaginaire des spectateurs dans son retranchement. Maître des monstres depuis ses débuts, Del Toro glorifie ici tout un pan du cinéma, de Jack Arnold à Jean-Pierre Jeunet, tout en passant par Cocteau. Sous fond de guerre froide, le film est un écrin pour la variété, les différences et les passions communes. L’une est muette, l’autre est noire, tandis qu’un autre est homosexuel ou encore espion russe. La Forme de l’eau réunit en un film tout ce qu’Hollywood a caché ou mis en retrait depuis des années. Certes, parfois l’exercice est un peu poussif, mais il ne perd jamais de sa magie. Del Toro n’en fait pour autant pas un conte de fées. La trame de fond, violente et sombre, n’oublie pas souligner la pourriture qui stagne à la surface. De tout ça, on ressort amoureux. Amoureux de l’amour, des nuances et des différences qui se cachent dans notre monde. Un monde où tout semble possible si l’on gratte un peu la couche nauséabonde.
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