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Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 49-50-51

Par Blackout @blackoutedition
Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 49-50-51

Photo de Simon Woolf

Pour le livre de Richard Palachak, "Kalache", c'est par ici : KALACHE

Fragments de Nuit, inutiles et mal écrits : 49

Un mélange d'avancement trop rapide et de passé immuable, où les buildings côtoient des vestiges médiévaux et le gigantisme soviétique des quatre voies en lacets bouclés. Puis des blocs administratifs d'entreprises du monde entier, le château et son Stare Mesto pittoresque, un océan d'immeubles déglingués à perte de vue, le beau Danube bleu qui vire au marron sous la pollution des picaillons européens, des centres commerciaux féroces et titanesques, des usines de tout et de rien et surtout de partout, des zones d'activité cyniques et démesurées, les fameux trams et trolleys rouges plus explosifs et plus forcenés que jamais, les bagnoles toujours plus fumeuses et les antennes relais toujours plus populeuses, et les éoliennes vertigineuses qui poussent sur le terreau moisi la piétaille empressée, du bordel et du bruit, des odeurs acres et des visions stroboscopiques, autrement dit le futurisme malhonnête et la nostalgie artificieuse, le tout gribouillé sur un même faux papier jauni de liseuse numérique dégénérée, convulsionnant l'avenir dans la nuit du Nouveau Monde.

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Certes, au vu des compétences organisationnelles de Mirko, le séjour de Gino s'annonçait mirifique. Or la vie est un cercle avec une fin, et l'agnèlement n'exclut aucunement la mort du nourrisson. Comme ça, les augures étaient funestes. Et chaque jour de son errance slovaque, le latin lover allait se demander s'il survivrait jusqu'au suivant. Car le titre du livre annonçait la couleur : « La mort du Roi Gino ». Les cinq premiers mots clamaient d'emblée la destinée tragique du héros. L'histoire était réglée avant même d'être écrite. Eh quoi ? N'en est-il pas ainsi de nous tous ? Déjà morts ? Dès lors qu'on nous attribua un nom... dès notre entrée sur la scène ensanglantée de la vie... dès que nous nous aperçûmes que le décor était en carton et que la salle se vidait chaque soir à minuit... Le grand metteur en scène, caché dans l'obscurité de la fosse aux lions, nous ordonnait déjà d'avancer jusqu'à la trappe ouverte sur les entrailles lysergiques de la grande machinerie d'abattoirs.

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Blah blah blah... Questions questions questions... La grande soûlerie habituelle des prétendants latins. Tandis que la beubon voulait du torse poil, du vrai, qui dit, qui fait, qui prend et qui se tait, Gino baratinait. Sauf que dans les Carpates inéclairées, la parlotte était réservée aux mémés. Les mectons qui gazouillaient donnaient l'impression de compenser un manque d'assurance, de toute petites prunes et un taux de testostérone miteux.

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