Partager la publication "[Critique] 2:22"
Titre original : 2:22
Note:
Origine : États-Unis/Australie
Réalisateur : Paul Currie
Distribution : Michiel Huisman, Teresa Palmer, Sam Reid, Maeve Dermody, Remy Hii, John Waters…
Genre : Science-Fiction/Thriller/Romance
Date de sortie : 6 mars 2018 (DTV)
Le Pitch :
Dylan, un contrôleur aérien à la vie plutôt ordonnée, voit son quotidien méchamment déraper le jour où il évite de peu la collision entre deux appareils. C’est alors qu’il s’aperçoit qu’une série de petits événements se produisent exactement à la même heure tous les jours. Des événements visiblement liés à cette magnifique jeune femme dont il vient de tomber amoureux. Et si il s’agissait de prémonitions quant à une nouvelle tragédie à venir ? C’est ce qu’il va devoir découvrir…
La Critique de 2:22 :
2:22 bouffe à tous les râteliers tout en noyant le poisson pour nous faire croire qu’il est extrêmement malin. Autant annoncer la couleur tout de suite concernant cet inédit vidéo. Et maintenant qu’il est évident que rien dans cette histoire de boucle temporelle n’est remarquable, rentrons un peu dans les détails…
Love story à Grand Central
On retrouve au générique de 2:22 un certain Michiel Huisman, le fameux Daario de Game Of Thrones, qui suit Daenerys Targaryen à la trace, mais aussi la formidable Teresa Palmer, une actrice australienne vue chez Terrence Malick (Knight Of Cups), Mel Gibson (Tu ne tueras point) ou encore John Hillcoat (Triple 9). Deux acteurs dont l’alchimie et le glamour font des merveilles en cela qu’ils constituent sans aucun doute les deux seules bonnes vraies raisons de se perdre dans les méandres de cette histoire sans queue ni tête. Un récit où il est question de retour dans le temps, de prémonitions étranges liées à l’horloge de la gare de Grand Central à New York, d’un artiste spécialisé dans les projections 3D et d’un mystérieux meurtre… Au début pourtant, quand on voit Michiel Huisman pédaler comme un forcené dans les rues de la Grosse Pomme, sa crinière abondante d’étalon néerlandais secouée par des vents impétueux, on a plutôt l’impression qu’on est devant une pub pour un quelconque parfum hors de prix. Quand les effets de manche se multiplient, on voit bien que le réalisateur, un certain Paul Currie, cherche à nous embrouiller. Spoiler : ça ne marche pas. Le seul truc qui marche à vrai dire, on y revient, c’est la relation entre Teresa et Michiel. Quand ils dansent dans Central Park et qu’ils se sourient, tombant amoureux quasiment au premier regard, le film s’envole. Mais tout ceci ne représentant que 10 petites minutes, inutile de dire que c’est bien peu.
Horloge cassée
Pour autant, parce qu’on ne va pas trop charger la mule car tout ceci est plus anecdotique que vraiment prétentieux, 2:22 n’est pas non plus mauvais au point d’avoir envie de brûler le DVD ou le Blu-Ray en place publique, une fourche à la main. Le film se regarde gentiment. Pourquoi « gentiment ? Parce qu’on s’ennuie gentiment tandis que se déroule à l’écran une suite de péripéties dans un premier temps intrigantes puis prévisibles et enfin relativement fadasses. Et du côté de la mise en scène ? Beaucoup de bruit pour rien. Le réalisateur exploite relativement bien son environnement new-yorkais mais en fait un peu des caisses dès lors qu’il s’agit d’illustrer les déboires « temporels » du héros. Parce qu’à l’arrivée, 2:22 brasse du vent mais n’est rien de plus qu’un thriller hyper conventionnel, pour ne pas dire mou du genou, doublé d’une romance plutôt crédible, maquillé avec des éléments s.f. mal dégrossis.
En Bref…
2:22 ne vaut vraiment que pour ses deux acteurs principaux. Le reste n’est qu’une enfilade très laborieuse de scènes de plus en plus bancales. Heureusement, contrairement à ce que son titre pourrait laisser suggérer, le film ne dure qu’1h39 et non 2h22…
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Metropolitan FilmExport