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Là est la danse, Amy Sackville ~ objectif pal de mars

Par Antigone

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 Tu avais acheté ce titre suite à des avis élogieux… puis il s’est perdu dans ta PAL. Et tu l’as ressorti pour ce mois de mars, depuis le temps qu’il te faisait de l’oeil. Mais ce roman d’Amy Sackville est un petit pavé dans lequel il faut se plonger intégralement pour en goûter au mieux le bruit délicieux. Il lui a fallu du temps pour se transformer dans ton esprit en coup de coeur !! Il faut dire que tu l’as sans doute commencé dans de mauvaises conditions, d’abord très enrhumée (des montagnes de mouchoirs en papier s’amoncelant autour de toi), puis préoccupée à t’organiser pour ton intéressant voyage du week-end dernier sur Paris (prendre un idcab ? Ou risquer encore une fois de se perdre à pied dans les rues, google map au bout des doigts ? Prendre un idcab.), et enfin  somnolente dans une rame surchauffée (coincée dans ton siège entre un gigantesque jeune homme endormi et une fenêtre sale, avec en fond sonore un groupe d’adolescents surexcités et joyeux). Ce roman méritait un meilleur traitement. Et tu as véritablement apprécié sa lecture dans le calme de ta maison, de retour en Vendée. Nous suivons dans ce livre Julia, sur l’espace d’une seule journée. Julia prépare le petit déjeuner puis laisse son mari Simon partir au travail tandis qu’elle se consacre à sa principale tâche depuis qu’elle ne travaille plus, classer les reliques familiales, et notamment celle de son célèbre ancêtre, l’aventurier explorateur Edward Mackley, dont en 1959 on a retrouvé le corps au Pôle Nord, près de soixante ans après sa disparition. Pendant tout ce temps, sa jeune épouse Emily l’avait attendu, en vain. Pour Julia, Emily représente le courage et l’abnégation, l’amour véritable. La maison dans laquelle elle vit avec son mari est la maison dans laquelle les générations précédentes ont vécu, lourde de souvenirs et d’objets hétéroclites. Julia aime cette maison, plus que tout. La journée est chaude, Julia en profite pour relire calmement le journal d’Edward. Mais en fin de soirée, la visite d’un cousin, le retour tardif de Simon, vont déstabiliser le fragile équilibre qui règne… Et toi lectrice, tu as aimé dans ce récit te laisser porter à la fois par les aventures d’Edward (qui endure les pires épreuves au Pôle Nord) et la douceur de Julia et de ses souvenirs. Ce livre est un premier roman écrit avec virtuosité et délicatesse. Tout y semble suspendu, fragile et gracieux. On s’attend à chaque page qu’une énorme bêtise (ou grossièreté) vienne écraser la rêverie de Julia mais Amy Sackville surveille et dirige ses personnages pour les emporter en fin de journée vers une délicatesse encore plus grande. Une lecture à la fois aventureuse et délicieuse, mais dans laquelle on peut facilement s’enliser, s’ennuyer ou se perdre, toi tu as adoré.

« Comme apparemment Julia n’a pas l’intention d’aller très loin cet après-midi, nous pouvons nous permettre de la laisser un moment à ses déambulations sur la banquise. Mais qu’en est-il de son mari, l’avatar et le rival d’Edward ? Il se peut que Simon n’ait rien d’un héros, qu’il soit indigne d’être l’époux bien-aimé de la nièce d’un héros. Ce n’est pas entièrement la faute de Simon. Il y a des histoires d’amour de natures différentes. Simon cherche aussi à être aimé et il aime autant qu’il lui est possible d’aimer. L’histoire de Simon n’a rien d’épique, mais aussi il ne souhaite rien de cette magnitude. Il souhaiterait être admiré, désiré, remarqué. Ce n’est pas toujours facile de vivre avec une luciole ; cela fait maintenant dix ans qu’il se brûle sans relâche à son feu. »

Editions 10/18 – avril 2013

Tu as aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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Là est la danse, Amy Sackville ~ objectif pal de mars

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