“Mieux vaut prévenir que guérir”, c’est suivant cet adage que la section Recherche et Developpement de Blueprint, affiliée à l’Organisation Mondiale de la Santé, a rendu son rapport sur les épidémies à surveiller. Parmi elles, la maladie X, une maladie qui n’existe pas encore : explications.
Depuis 2015, l’OMS prend soin de publier chaque année sa liste des maladies présentant un risque important pour la santé publique à échelle internationale ou mondiale. Parmi celles-ci on retrouve les virus Zyka ou Ebola. La fièvre hémorragique de Crimée-Congo, ou celle de la vallée du Rift font également partie de cette liste. Ces maladies ont souvent dépassé le seuil épidémique dans les pays dans lesquels elle se sont déclarées. C’est donc en réaction que l’OMS les met en avant.http://www.who.int/blueprint/priority-diseases/en/
Avec la maladie X, la logique est inversée. L’OMS prend le parti de la prévention et de l’anticipation du risque épidémique. Elle ajoute à sa liste une maladie X, qui n’existe pas encore, mais pourrait voir le jour. Elle cherche à mettre en évidence la possibilité de l’émergence d’une épidémie, sans signes annonciateurs.
Pour autant, il existe des pistes concernants les facteurs d’émergence potentiels de cette maladie à venir. Certaines alimentent déjà les fantasmes des films catastrophes : erreur de manipulation en laboratoire et attaque chimique d’origine terroriste notamment. D’autres sont privilégiées par l’organisation, notamment celle des Zoonoses. Derrière ce nom se cachent toutes les maladies ayant été transmises à l’homme par l’animal, soit 75% des maladies connues.
De ces pistes, l’OMS espère développer des protocoles de recherche. Elle part du principe que sa mission de santé publique passe d’abord par la prévention des risques. En mettant en avant une maladie X, elle souhaite inciter au développement de vaccins permettant de se prémunir au plus tôt contre les nouveaux risques.
Toutefois cette décision pose question. Le document officiel de l’OMS annonce donc sur son site le danger d’une maladie alors même qu’elle n’existe pas. C’est bien évidemment une façon de faire parler de ses travaux et sensibiliser les populations. Cette façon de faire a des limites car elle fait appel à la paranoïa des individus. L’organisation précise bien que ce n’est pas pour faire peur mais pour avertir qu’elle a fait ce choix, mais le traitement médiatique de cette annonce montre bien que c’est avec une certaine angoisse qu’elle a été reçue. Après avoir traité l'affaire Skripal, c’est cet aspect que nous interrogeons dans l’émission : la stratégie de la peur, ça marche?