J'ai entrepris, à l'occasion de la sortie prochaine du nouvel opus dans la franchise mission impossible, de revoir avec ma femme (qui elle, n'en avait jamais vu aucun) tous les épisodes de la série de film que Tom Cruise à produit jusqu'ici. Un petit mot, donc, pour dire, brièvement, à quel point ce Mission Impossible de Brian DePalma, à l'image du premier plan du film, en trompe l'oeil, vieillit admirablement bien. C'est à la fois une vrai adaptation de la série éponyme des années soixantes, dans la continuité de celle-ci comme semble d'ailleurs nous dire ce premier plan du film, et en même temps une vrai ruse d'espion, un pamphlet incroyable sur hollywood et le faux-semblant, sur le spectacle et le simulacre, tenant tous les discours et leur contraire en même temps. Ethan Hunt est chassé? c'est lui qui chasse. Ethan hunt descend lentement dans la toile de l'araignée? C'est lui l'araignée.Depalma fait un retour en force sur le devant de la scène hollywodienne? C'est pour mieux lui dire adieu. Grand film malade et surtout grand film génial (comme la plupart des films malade), ahurissant de prouesse technique à l'image de ce travelling avant lancé à toute bringue sur l'objet-train, lui même par définition à grande vitesse. Toujours une longueur d'avance. Agent toujours double. De Palma réalise l'antithèse de son chef d'oeuvre Les Incorruptibles qui fut, en un autre temps, une autre forme d'adaptation de série télévisée pour le grand écran. Une de plus? Une de moins semble dire le générique de fin. Film immense qui se suffit à lui-même et pourtant lanceur d'une franchise, ce Mission Impossible, en respectant son matériel à la lettre prêt, est la fois la meilleur adaptation de la série que la franchise est pu offrir et en même temps un vrai film d'auteur, au sens d'une politique aujourd'hui disparue de la scène des blockbuster.
MISSION IMPOSSIBLEDate de sortie 23 octobre 1996 (1h 50min)De Brian De PalmaAvec Tom Cruise, Jean Reno, Henry Czerny