Tout en assistant, impuissante, aux tentatives désespérées de survie de Charles Juliet (voir mon précédent billet), j’ai lu avec beaucoup d’intérêt « l’autobiographie » de David Cornwell, alias John le Carré, Le tunnel aux pigeons. Histoires de ma vie. Les guillemets ont tout à voir avec le « s » d’Histoires de ma vie. En effet, il ne s’agit pas d’une autobiographie, mais d’une collection d’anecdotes significatives pour l’auteur et qui éclairent parfois un personnage ou le thème d’un roman. Il y est naturellement question d’espionnage, d’écriture, de cinéma (de nombreux romans de le Carré ont été transposés au cinéma), par le biais de rencontres marquantes avec d’obscurs inconnus ou de grandes figures politiques ou cinématographiques. Le tout dresse, dans l’ensemble, un tableau intéressant, bien servi par la plume alerte de l’auteur, mais très peu intime. Ce n’est qu’à la fin du livre qu’il nous parle de son escroc de père qui aura pourtant influencé toute sa vie. Personnellement, je préfère la visite des jardins secrets au récit d’une rencontre avec Arafat. Je suis donc restée sur mon appétit.
Et j’adore écrire. J’adore faire ce que je suis en train de faire en ce moment, noircir du papier comme un homme traqué, assis à mon petit bureau en cette aube nuageuse de mai, avec la pluie des montagnes qui ruisselle sur les carreaux et sans la moindre excuse pour descendre jusqu’à la gare protégé par un parapluie parce que l’International New York Times n’arrive pas avant l’heure du déjeuner.
John le Carré, Le tunnel aux pigeons. Histoires de ma vie, Le seuil, 2016, 338 pages
Autre incursion dans le monde de l’espionnage. Parce que je manque de lecture en cette fin de séjour sous le soleil et parce que ma fille m’a prêté ce livre qu’elle n’arrivait pas à poursuivre, je me suis à nouveau laissé cahoter par Ken Follet. Le code Rebecca est une histoire d’espionnage et d’amour qui se passe en Égypte alors que Rommel, le renard du désert, menace de prendre Le Caire. Alex Wolff (Achmed de son nom d’adoption) est né en Allemagne mais a été élevé au Caire par une mère remariée à un Égyptien. Comme bien des compatriotes, il a développé un fort ressentiment envers l’occupant anglais et deviendra un agent à la solde de l’Allemagne avec pour mission de mettre la main sur les stratégies d’offensives anglaises et de les transmettre à Rommel. Il fera cependant l’objet d’une traque sans merci de la part d’un officier anglais du renseignement, William Vandam, secondé par la belle Elene, jeune juive prête à tout pour aider Vandam à contrer l’avancée nazie.Comme toujours, Follett sait séquestrer son lecteur et j’ai dévoré cette aventure en moins de 24 heures.
Ken Follett, Le code Rebecca, Robert Laffont, Le livre de poche, 1981, 472 pages