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L’arrivée de l’Aurélie en Martinique, vue à travers la presse de l’époque

Publié le 05 avril 2018 par Halleyjc

19 mois avant son arrivée en Guadeloupe,
L’arrivée de l’Aurélie en Martinique, vue à travers la presse de l’époque (1)

Dans son édition du 9 juin 1853, le journal des débats politiques et
littéraires (édité à Paris) publiait les informations relatives à l’arrivée du tout premier convoi indien dans une colonie française des Antilles-Guyane, que le gouverneur de la Martinique avait transmises à sa hiérarchie ministérielle…
L’arrivée de l’Aurélie en Martinique, vue à travers la presse de l’époque—————————–
‘Le ministre de la marine et des colonies a reçu de monsieur le gouverneur de la Martinique, sous la date du 12 mai 1853, les renseignements suivants sur l’arrivée du premier convoi d’immigrants indiens :
‘Le navire l’Aurélie, venant de Karikal, a mouillé en rade de Saint-Pierre le 6 mai. Son voyage de l’Inde à la Martinique s’est accompli en quatre-vingt-dix jours, dans des circonstances très heureuses. Pendant la traversée, on a eu à constater parmi les coulis une naissance et quatre décès. (Deux hommes tombés à la mer et deux morts de maladie). Le convoi, qui était de trois cents seize hommes, femmes et enfants au départ de l’Aurélie, est donc réduit à
trois cents treize immigrants. (2). Aussitôt l’arrivée de l’Aurélie à SaintPierre, les coulis ont été mis à terre pour qu’ils puissent se rétablir des fatigues du voyage en attendant leur répartition dans la colonie.
L’arrivée de l’Aurélie en Martinique, vue à travers la presse de l’époqueAfin de suivre de très près cette opération, dont les résultats peuvent être d’une si grande importance pour l’avenir de la Martinique, le gouverneur a envoyé à Saint-Pierre son chef d’état-major, avec mission de rendre compte de tout ce qui avait trait à cette  immigration. Il a trouvé les Indiens bien choisis, jeunes et en bonne santé. Aux dires du capitaine de l’Aurélie, ils sont d’un caractère généralement doux et timide. Le navire qui les a amenés est d’ailleurs bien installé, ils y ont eu tout le bien-être possible. En un mot, l’opération a été conduite avec un soin et une intelligence qui font honneur à l’entreprise Blanc.
(3) . Toutes les dispositions avaient été prises pour la prompte répartition des coulis chez les habitants qui désiraient en avoir.

L’arrivée de l’Aurélie en Martinique, vue à travers la presse de l’époqueD’après les demandes qui ont été faites, le gouverneur a décidé que le convoi de l’Aurélie serait réparti dans les communes du nord ; ces communes sont en effet dans les meilleures conditions sous le rapport du climat, et les habitants y sont généralement dans une situation de fortune qui leur permet de faire face aux dépenses qu’entraîne l’immigration asiatique (4) et de procurer plus de bien-être aux coulis. D’ailleurs les demandes faites par les propriétaires du sud n’étaient pas assez importantes pour qu’il fût possible, en
leur faisant accorder ce qu’ils demandaient, de se conformer à l’article 2 du
paragraphe 4 du décret du 27 mars 1852 relatif à l’entreprise d’immigration asiatique [les immigrants devront être placés sur la même commune ou répartis sur des communes limitrophes].
Un des habitants les plus recommandables du nord de l’île, M.P. Desgrottes, a pris l’engagement envers le consignataire de l’Aurélie de pourvoir au placement de tous ces immigrants. Cent d’entre eux ont dû être dirigés, le 11 mai au soir, sur les habitations de la Grande-Rivière et du Macouba ; les autres seront placés dans peu de jours à la Grande-Anse et au Marigot.
L’administration presse leur départ afin que ces hommes restent le moins de temps possible à Saint-Pierre. Ils se trouveront donc tous réunis dans des communes limitrophes, conformément à l’article précité.
A l’arrivée des coulis, des bruits d’épidémie de cholérine avaient circulé dans la colonie ; ce n’étaient que de faux-bruits qui se sont dissipés devant les investigations de l’autorité médicale de la colonie. Pas un cas de choléra ne s’est manifesté parmi les Indiens depuis leur départ de Karikal.

Une interview de Jack Caïlachon, spécialiste Guadeloupéen de l’Histoire des Institutions


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