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A qui se fier ?

Publié le 09 avril 2018 par Adtraviata

A qui se fier ?

Quatrième de couverture :

« Elise s’était contentée d’un sourire affectueux. Son grand avait toujours été ainsi : il se méfiait de tout et de tout le monde, et qu’est-ce que cela lui rapportait au bout du compte ? Des aigreurs d’estomac ou des migraines. Maux dont elle-même, heureuse nature, était le plus souvent dispensée. »

Qui sommes-nous ? Qui sont ceux qui nous entourent et que nous croyons connaître ? Nous portons un masque et les autres aussi. Mais ces masques ne sont-ils pas tout aussi vrais que ce qu’ils prétendent dissimuler ?

Plusieurs nouvelles de ce recueil ont été publiées auparavant dans des éditions collectives ou en plaquette individuelle. Du coup, j’imagine qu’il y a eu une belle collaboration entre l’auteure et l’éditeur pour nous proposer ensemble ces douze nouvelles qui, effectivement, ont toutes pour thème la trahison des apparences, les masques que l’on peut se fabriquer ou ceux auxquels croient nos proches, nos amis, nos relations. Elles ont toutes aussi un petit lien avec la ville de Liège mais il n’est pas du tout nécessaire de connaître celle-ci pour les apprécier.

Que ce soit une prof ancienne engagée humanitaire (Nous, c’est pas pareil), un ado cachottier (A qui se fier ?), une jeune couple en vacances au Portugal (Cent cinquante grammes de Christophe Colomb), un papa chargé de ramener des livres de la bibliothèque (Contre une armée de Vikings) ou encore une mère célibataire (Le coeur allègre pour d’autres péchés) pour n’en citer que quelques-uns, tous ces personnages ont quelque chose à cacher ou se croient indétectables au détecteur à mensonges ou se voient atteints par des révélations surprenantes (ou le tout à la fois). Et ce ne sont pas des situations extraordinaires : c’est un quotidien apparemment assez banal qu’observe Agnès Dumont. En quelques lignes, grâce à des détails bien ficelés, elle campe une ambiance, dessine un personnage et… l’ombre de ses doutes. Vous aurez remarqué que certains titres de nouvelles sont assez savoureux : certains sont empruntés à des citations ou à un titre de chanson, tous notés en épigraphe, et traduisent l’humour discret d’Agnès Dumont, présent dans toutes les nouvelles et un poil vachard.

« Il ne se sentait pas le courage de l’appeler sur le champ. D’entendre sa douce voix lui égrener des paroles de réconfort. C’était à lui de la réconforter, merde ! Cette seule pensée amena un nouveau martèlement sur le volant. Avant qu’il ne mette le contact et enclenche la première. Quelle que soit l’ampleur du drame dans sa vie, il y avait toujours, semblait-il, un moment où il enclenchait la première, où il repartait comme si de rien n’était. Ce constat finit de l’accabler. » (p. 33, Au mépris des sémaphores)

Quand je relis mon avis sur un recueil précédent (Demain, je franchis la frontière), je me rends compte à quel point j’ai préféré celui-ci et ça tombe bien, ma foi ! Ce livre, offert par Quadrature, sera à gagner à la fin du Mois belge…

😉

Agnès DUMONT, A qui se fier ?, Quadrature, 2018

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