Voilà un livre dont j'ai complétement manqué la sortie et qui s'est retrouvé par hasard entre mes mains. J'ai commencé à le feuilleter, curieuse, et j'ai eu du mal à m'arrêter. Je ne sais pas bien ce qui m'a plu dans cet ouvrage d'Ellen Urbani. Peut-être la recherche de Rose, peut-être l'ambiance apocalyptique post Katrina, peut-être l'écriture ? Beaucoup de belles choses.
C'est un roman à deux voix. Celle de Rose et de Rosy, une blanche et une noire, l'une à Tuscaloosa, l'autre à la Nouvelle-Orléans. Du côté de Rose, on a tendance à avancer dans le temps tandis que chez Rosy, on recule. Et ce pour une raison très simple : Rosy est morte percutée par la voiture de Gertrude, la mère de Rose. Livrée à elle-même, l'adolescente va chercher à retrouver les parents de Rosy pour les avertir. Car la police n'a pas réussi à remettre la main sur eux.
A travers cette quête, le lecteur découvre deux jeunes filles, d'âge similaire, que leurs mères ont élevées seules. Rapports mère-fille bien différents, façon d'élever les enfants, fragilités et maladie... Mais c'est aussi un visage des Etats-Unis qui se révèle. Celui du contraste entre les plus vulnérables et les autres, entre les bandits et les bons bourgeois. C'est toujours un peu le far west, mais avec quelques nuances.
Seul bémol, la fin, que j'avais deviné depuis le début et qui fait un peu trop happy end.
Un roman puissant, bien ficelé malgré la rigidité de l'alternance entre les voix. A découvrir !