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Au cœur du brasier avec Vincent Hauuy

Par Samy20002000fr

Le brasier, publié aux éditions Hugo et Compagnie, est le deuxième roman de l’auteur Vincent Hauuy après Le Tricycle rouge qui a obtenu le prix Michel Bussi du meilleur thriller français en 2017. Si les deux tomes peuvent être lus indépendamment, Le brasier permet à l’auteur de poursuivre les aventures du profiler Noah Wallace introduit dans Le Tricycle Rouge

L’écrivain ainsi que 30 lecteurs étaient présents dans les locaux de Babelio le 20 mars dernier afin de discuter autour de ces deux romans et des différents thèmes explorés par l’écrivain.

Au cœur du brasier avec Vincent Hauuy

Quand le général Lavallée engage Noah Wallace pour retrouver les assassins de sa fille Sophie, le profiler refuse de croire à sa mort. Persuadé que la jeune blogueuse est en danger, mais vivante, il accepte la mission et mène l’enquête avec Clémence Leduc, sa troublante partenaire. Mais tous deux vont très vite se rendre compte que cette affaire est plus vaste qu’il n’y paraît et pourrait être liées à la récente vague de meurtres et de suicides inexpliqués qui frappent l’ensemble du territoire américain.

Hanté par les visions d’un petit garçon sans visage et d’un brasier d’où s’échappent des cris d’effroi, Noah va se retrouver au cœur d’une investigation qui le mènera aux portes de la folie.

Les premiers pas d’un écrivain

Le Tricycle rouge ayant été le premier roman de l’auteur, les lecteurs ont immédiatement voulu en savoir plus sur la façon dont l’auteur avait vécu cette expérience d’écriture et de publication. « Le Tricycle rouge n’a pas tout à fait été ma première expérience d’écriture, tempère Vincent Hauuy, mais ce fut ma une première expérience de roman plus ou moins abouti. Je m’intéressais à comment se faisait l’écriture sur internet et après avoir vu le fonctionnement des différents prix des polars, j’ai tenté de me lancer dans l’aventure du prix Michel Bussi du meilleur thriller français. »

Qui dit prix littéraire, dit forcément contraintes d’écriture. Sont-ce ces dernières qui ont permis à l’auteur d’écrire un livre plus « abouti » que ces précédentes tentatives ? « Pour Le Tricycle rouge, ce fut quatre mois d’écriture en plus de mon travail dans les jeux vidéo.  Au-delà de la date de rendu, il y avait le nombre de caractères par chapitre qui était limité et qui m’a permis d’instaurer un certain rythme au récit. Les contraintes n’étaient plus les mêmes pour Le brasier, écrit en dehors du cadre du concours. Je n’avais pas à  réfléchir au nombre de mots comme je le faisais dans le premier roman mais j’ai tout de même voulu garder le même rythme. »

Au cœur du brasier avec Vincent Hauuy

Pour écrire ses romans, l’auteur se contente en outre de rédiger ce qu’il voit, « comme procèdent les réalisateurs Martin Scorsese ou David Lynch avec les images. Ce qui est fort dans le roman, c’est d’avoir une caméra émotionnelle. » C’est également sa situation géographique personnelle qui explique que ses romans se déroulent aux Etats-Unis et au Canada et non en France alors que l’auteur est Français. Il vit en effet au Québec depuis quelques années.

Son métier de concepteur de jeu-vidéo l’aide-t-il pour la rédaction ou la construction de ses enquêtes labyrinthiques à souhait ? L’auteur concède que son métier peut avoir eu une influence pour dresser le cadre de son récit même si c’est avant tout sa passion pour les jeux de rôle qui lui ont permis de dessiner avec précision ses personnages.

Ses inspirations

Si on attendait Vincent Hauuy grand lecteur de polars et de thrillers psychologiques à l’image des aventures de son profiler Noah Wallace, l’auteur révèle que sa première grande découverte littéraire fut plutôt de l’ordre du fantastique. Il a découvert Bilbo le Hobbit très jeune et cela a été l’une de ses premières lectures marquantes. Les romans de Stephen King, auteur que sa mère aimait beaucoup, ont cependant une place de choix dans sa bibliothèque et ont naturellement eu une influence immense dans son parcours d’écrivain. Ce qu’il aime d’ailleurs dans la littérature et des  auteurs comme Stephen King mais aussi Maxime Chattam, qu’il apprécie presque autant, c’est la facilité qu’ils ont à injecter un aspect fantastique à leurs histoires.

Des lecteurs ont remarqué que le premier roman est sans doute plus violent que Le brasier. S’adoucirait-il avec le temps ?  En fait, Vincent Hauuy pense que Le Tricycle rouge est certainement plus sanglant, avec de nombreuses scènes de crime tandis que le second roman est peut-être plus violent psychologiquement, avec cependant une grande scène marquante et centrale dans le récit.

Au cœur du brasier avec Vincent Hauuy

Les personnages donnent l’équilibre de ses romans

L’auteur répète que dans ses romans, tout vient d’abord des personnages et que « quelque soit l’intrigue, on doit s’intéresser aux personnages. Par exemple, le héros Noah m’obsédait. Les autres personnages sont arrivés plus tard ».  Ses dons presque surnaturels, qui ont beaucoup séduits les lecteurs, ont-ils été pensés dès la création de ce personnage ? « Noah est quelqu’un qui doit compenser ses capacités intellectuelles par pouvoir de déduction. Cette dimension m’intéressait fortement. On retrouve une part de doute dans le premier roman qui est moins présente dans Le brasier. » L’équilibre entre la rationalité scientifique et l’irrationalité dans les personnages est ainsi très travaillée.

Il a fait aussi le souhait d’intégrer des méchants aux motivations complexes et moralement ambiguës dans ses romans. Les personnages secondaires ont également un rôle important et sont presque autant travaillés que les personnages principaux. L’inquiétant Abraham, par exemple, a donné de nombreuses sueurs froides aux lecteurs. Prend-il pour  autant plaisir à écrire sur chacun des personnages ? « C’est difficile dans un thriller car il y a des moments où l’on se fait soi-même investir par la noirceur de certains. »

Au cœur du brasier avec Vincent Hauuy

De réelles recherches scientifiques

L’un des attraits des deux romans de l’auteur tient dans sa façon de parler de projets obscurs développés par la CIA comme le très mystérieux Projet MK Ultra qui visait à étudier la manipulation mentale. Quelle place l’auteur laisse-t-il à la réalité ? Ses romans sont-ils véritablement basés sur des recherches approfondies, ou bien tout cela n’est-il qu’un jeu d’écrivain ?  L’auteur confie réaliser de nombreuses recherches comprenant la lecture des documents disponibles, la consultation de reportages vidéo ou encore de nombreux témoignages.

De ses deux romans, Vincent Hauuy dit qu’il y a « des choses qui ont existé, qui sont réelles ». En effet, des faits évoqués sont des faits réels ; non sur l’entité même issue de la fiction mais plutôt des références de sciences, médecine. De plus, afin d’être au plus près du réel du quotidien de ses personnages, durant l’écriture de ses romans, Hauuy s’est déplacé dans leurs trajets en utilisant Google maps et en visitant des lieux du Canada qu’il connaît bien : « J’aurais pu écrire un blog sur le Canada que j’ai mis dans mon roman ».

Une fin intrigante

La fin, qui a intrigué ses lecteurs, est un sujet qui est revenu régulièrement, que ce soit dans les critiques des lecteurs ou lors de la rencontre entre ceux-ci et l’auteur. L’un des thèmes du roman concerne en effet, mais nous n’en dévoilerons pas trop, le transhumanisme. L’auteur a-t-il là aussi puisé dans les recherches existantes ? « J’ai lu des choses qui tendent à montrer que mon roman n’est pas de la pure science-fiction. J’ai cependant pris le luxe de prendre un peu d’avance sur la science actuelle. »

Au cœur du brasier avec Vincent Hauuy

A propos d’une suite avec un troisième livre, Vincent Hauuy répond qu’il a « quelques pistes, un macro plan et des idées ». Mais en attendant ce troisième opus, l’auteur nous prépare « autre chose ». Une surprise qui restera cependant bien ancrée dans l’univers du thriller cher à l’auteur.

Affaire à suivre !


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