Ceija Stojka est née en 1933. À 10 ans elle est déportée avec sa mère et ses frères et soeurs à Auschwitz-Birkenau, puis Ravenbrück puis Bergen-Belsen. Quarante ans plus tard, elle éprouve le besoin de laisser un témoignage : écrits, dessins et peinture vont se succéder et s'accumuler jusqu'à ce qu'une documentariste autrichienne, Karin Berger, la rencontre et l'aide à restranscrire ses manuscrits et lui consacre deux documentaires. La Maison rouge expose environ 150 dessins et peintures, presque toujours accompagnés de textes, représentant la vie d'avant, les sensations épouvantables des trois camps de concentrations (le froid, les morts, les odeurs obsédantes, les barbelés), le retour à la vie. Des tournesols, "la fleur du Rom", des corbeaux messagers entre les morts et les vivants, imposent leur présence.
Ceija Stojka, morte en 2013, écrivait : "Si le monde ne change pas maintenant, si le monde n'ouvre pas ses portes et fenêtres, s'il ne construit pas la paix - une paix véritable - de sorte que mes arrière-petits-enfants aient une chance de vivre dans ce monde, alors je suis incapable d'expliquer pourquoi j'ai survécu à Auschwitz, Bergen-Belsen et Ravensbrück."
L'exposition s'achève le 20 mai 2018.