La
Librairie Universitaire Argentine, LUA, vient de fermer sa boutique
située au coin des rues Lavalle et Montevideo, à 100 m. au nord de
Avenida Corrientes, parce que le présent gouvernement national lui a
coupé les vivres, comme à tant et tant d'institutions culturelles.
Or le prix des loyers est exorbitant à Buenos Aires, comme dans
beaucoup d'autres capitales (en Europe ici) et il devient presque
impossible à un libraire de tenir le coup.
La
LUA était pourtant au cœur du quartier du livre et des grandes
salles de spectacle. Elle pouvait toucher un grand public de lecteurs
auprès duquel elle diffusait, depuis 2013, les ouvrages publiés par
les universités nationales de tout le pays. On parle de la faire
renaître, dans un autre librairie, avec lequel elle partagera un
local à partir de juin prochain.
Hier,
Página/12 poussait un nouveau coup de gueule contre cet abandon de
toute espèce de souveraineté en matière culturelle du fait du
gouvernement néolibéral de Cambiemos. Cette situation va de pair
avec la baisse catastrophique du budget de la recherche dont je vous
parlais dans mon article du 12 avril dernier. Daniel Paz nous explique la situation avec sa causticité habituelle.
La
chercheuse (ou la journaliste) : Pourquoi fermez-vous la Librairie
Universitaire ?
Le
ministre : Parce que c'est une dépense superflue.
Il y a d'autres choses prioritaires pour dépenser de l'argent
Elle :
Le Garrahan ? [célèbre et excellent hôpital de pointe
spécialisé en pédiatrie]
Lui :
Garrahan ? C'est quoi, ça ? Un fonds vautour ? (1)
Traduction
© Denise Anne Clavilier
La LUA dispose d'une page Facebook.
(1)
C'est là du vocabulaire de gauche. Les ministres de l'actuel
gouvernement n'emploient jamais cette expression trop connotée
Cristina Kirchner. Ils parlent de hedge funds, comme en Europe et aux
Etats-Unis.