Partager la publication "[Critique] SCREAM"
Titre original : Scream
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Wes Craven
Distribution : Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette, Skeet Ulrich, Matthew Lillard, Jamie Kennedy, Rose McGowan, Drew Barrymore, Liev Schreiber…
Genre : Épouvante/Horreur
Date de sortie : 16 juillet 1997
Le Pitch :
Lorsqu’une adolescente et son copain jsont sauvagement assassinés, la petite communauté de Woodsboro se retrouve plongée dans un climat de terreur. Qui peut bien prendre du plaisir à tuer de jeunes lycéens ? Qui se cache derrière le masque de Ghostface ?
La Critique de Scream :
Véritable maître du suspense, le regretté Wes Craven a souvent su rendre ses films captivants notamment grâce à des personnages très étoffés, qu’ils soient gentils ou méchants. On se souvient notamment de ses deux premiers long-métrages, La Dernière Maison sur la Gauche et La Colline a des Yeux ; deux histoires extrêmement malsaines dans lesquelles les victimes faisaient preuve d’une cruauté surprenante. Papa d’un certain Freddy Krueger, qui traumatisa toute une génération de rêveurs, Craven signa en 1997 Scream : un film sur l’adolescence mais aussi et surtout sur le cinéma d’horreur…
Quel est ton film d’horreur préféré ?
Le sous-genre horrifique du slasher a fait trembler plus d’un spectateur dans les années 70-80 notamment grâce à des monuments comme Halloween – La Nuit des Masques, Les Griffes de la Nuit ou bien encore Vendredi 13. Enchaînant les crimes violents perpétrés contre une bande d’adolescents, ces films placent de plus l’action du point de vue de l’assassin, une véritable bête inhumaine et bien souvent indestructible. Malheureusement ces trois franchises aussi cultes soient-elles ont également terni l’image du croquemitaine à travers des suites à répétition (et avec certaines d’entre elles, on touche le fond disons-le carrément !). C’est alors qu’en 1997 se dévoile Scream. À cette époque, le slasher n’est plus vraiment à la mode et pourtant Wes Craven parvient, en une scène d’ouverture incroyable, à relancer tout un genre. Tension, gore et frayeur se mêlent dans une séquence multipliant les références. Wes Craven aime être explicite et c’est Drew Barrymore qui est la première à en faire les frais lors d’une conversation téléphonique qui se terminera en bain de sang. Mais attention, le sang ne fait pas tout et Scream s’appuie sur un scénario assez solide pour entraîner le spectateur dans une enquête policière bien ficelée. Qui persécute la pauvre Sydney ? Qui se cache derrière cet affreux masque blanc ? Des questions qui ne trouvent réponses qu’à la toute fin de l’histoire tant les fausses pistes traversent le film tel des coups de poignard…
Tout le monde est suspect
Mais au-delà du film d’horreur, Scream est avant tout une sorte d’hommage parodique assumé envers le cinéma de genre. Si l’ambiance générale est plutôt glauque, on ne peut pas nier le fait que Wes Craven réalise un constat simple : les victimes de ce genre de films sont souvent ridicules et font des choix qui les mènent vers une mort aussi certaine que douloureuse. Ce fait avéré est évoqué à plusieurs reprises par les héros eux-mêmes qui prennent notamment pour références le cultissime La Nuit des Masques, mais il est également démontré, preuves à l’appui, à travers des séquences ahurissantes (on pense notamment à cette bonne vieille porte de garage !). Toutefois, Wes Craven et le scénariste Kevin Williamson ne tombent jamais dans la parodie nanardesque. Cela viendra plus tard, avec notamment Scary Movie. Non ici, tout est assez crédible et tout particulièrement les protagonistes qui sont assez bien campés par leurs interprètes : la jeune lycéenne innocente, le petit-ami à l’attitude suspecte, le flic un peu trop aux fraises par rapport à l’ampleur de la situation, la journaliste arriviste et mêm, le passionné de cinéma d’horreur ; tout est conçu pour garder le spectateur concerné jusqu’à un dénouement partiellement surprenant. En effet si le happy end est couru d’avance, on ne peut qu’être étonné par l’identité de Ghostface.
Et justement, qu’en est-il de Ghostface ? Comme Carpenter l’avait fait avec Michael Myers, Craven sacralise son serial killer en le rendant très fort. Il est partout et nulle-part à la fois ; il surgit puis se volatilise aussi facilement qu’il enchaîne les accrochages cocasses. On citera entre autres un coup de téléphone (au sens propre !), des portes en pleine figure ou encore une attaque à la bière ! Une façon une fois de plus de tourner en dérision les agissements de certains personnages dans ce genre de films. Cependant, il faut le redire, Scream n’est pas une parodie au sens où on l’entend habituellement mais bel et bien un film d’horreur efficace qui se joue simplement des codes inhérents à ce type de production.
En Bref…
Film culte, parfois drôle, Scream est surtout très prenant et a su relancer un genre en voie d’extinction. Preuve en est, les trois suites ainsi que les nombreux films s’en inspirant, comme Urban Legend…
@ Kevin Lefebvre
Crédits photos : Les Films Number One