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Brigitte bardot

Publié le 21 avril 2018 par Radiosatellite2 Radiosatellite2 @RADIOSATELLITE2

Brigitte Bardot (connue sous les initiales de « BB »), née le 28 septembre 1934 à Paris, est une actrice de cinéma, mannequin, chanteuse et militante de la cause animale française.

Brigitte Bardot


Figure féminine des années 1950 et 1960, elle est une star mondiale, l'égérie et la muse de grands artistes de l'époque. Emblème de l'émancipation des femmes et de la liberté sexuelle, elle passe des rôles de femme-enfant à ceux de femme fatale.


Elle tourne avec les plus grands réalisateurs, incarnant des personnages à l'élégante légèreté et à la sensualité photogénique. Elle devient rapidement un sex-symbol et acquiert une renommée internationale. Avec à son actif 45 films et plus de 70 chansons en près de 21 ans de carrière, Brigitte Bardot est une des artistes françaises les plus célèbres au monde.


En 1973, elle met un terme à sa carrière d'actrice et se consacre dès lors à la défense des animaux, notamment en présidant la fondation Brigitte-Bardot.

Brigitte Bardot naît à Paris, le 28 septembre 1934, au 5, place Violet dans le 15e arrondissement dans un milieu bourgeois.
Son père Louis Bardot, surnommé « Pilou » (1896-1975), est un industriel originaire de Ligny-en-Barrois en Lorraine, propriétaire des Usines Bardot (appartenant à Air liquide) dont le siège était rue Vineuse à Paris.


Sa mère Anne-Marie Mucel (1912-1978), dite « Toty » a passé son enfance en Italie. Brigitte et sa sœur cadette Marie-Jeanne (dite Mijanou), née le 5 mai 1938, reçoivent une éducation stricte.

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Elles souffriront d'un manque criant d'affection de la part de leurs parents, surtout de leur mère.
Dès son plus jeune âge, une amblyopie, qui l'empêche de voir de son œil gauche est diagnostiquée chez Brigitte. Enfant dissipée, qui souffre de la préférence de ses parents pour sa sœur Marie-Jeanne, il lui arrive alors souvent de se poser la question « Pourquoi je vis? ».


Elle se passionne pour la danse classique et fait ses premiers pas, à 7 ans, au cours Bourgat. En 1949, la jeune fille entre au Conservatoire de Paris 


Son père, dont un recueil de poèmes a été primé par l'Académie française. est un passionné de cinéma et adore filmer.
Il existe ainsi de nombreux films de Brigitte enfant (fait rare à l'époque).

Sa mère aime particulièrement la mode et la danse. Les Bardot qui font partie de la haute société, fréquentent le Tout-Paris, des directeurs de presse, de théâtre, de cinéma mais aussi des gens de la mode.


Elle étudie à l'Institut de la Tour, un établissement catholique situé au n°86 rue de la Tour (16e arrondissement)
Hélène Lazareff, directrice de Elle et du Jardin des Modes12, est une grande amie de Madame Bardot ; elle engage Brigitte en 1949 pour présenter la mode « junior ».


À 15 ans, l'adolescente devient très vite la « mascotte » du magazine Elle, dont elle fait la couverture dès 1949.
Le réalisateur Marc Allégret, voyant les photos, demande à la rencontrer, mais ses parents s'opposent à ce qu'elle devienne actrice.
Son grand-père, qu'elle surnomme « le Boum », lui fait confiance, et prend sa défense : « Si cette petite doit un jour être une putain, elle le sera avec ou sans le cinéma, si elle ne doit jamais être une putain, ce n'est pas le cinéma qui pourra la changer ! Laissons-lui sa chance, nous n'avons pas le droit de disposer de son destin».


À l'audition, elle rencontre l'assistant d'Allégret, Roger Vadim, qui lui donne la réplique pour une scène du film Les lauriers sont coupés.
Le film ne se fait pas, mais ils tombent amoureux

Ses parents s'opposent à cette relation. Son père lui annonce un soir qu'elle va poursuivre ses études en Angleterre et qu'elle doit prendre le train dès le lendemain matin, pour ne revenir qu'à sa majorité, cinq ans plus tard.
Effondrée elle refuse, ce soir-là, de les accompagner à un spectacle, prétextant un mal de tête, et dès leur départ, met sa tête dans le four de la cuisine, le gaz ouvert.


Rentrés plus tôt — le spectacle ayant été annulé — ses parents la trouvent dans le coma avec, à ses côtés, un petit mot expliquant son geste.
Reprenant conscience elle parvient, à force de supplications, à convaincre son père de ne pas l'envoyer en Angleterre. Il accepte, à condition qu'elle n'épouse Vadim qu'à l'âge de dix-huit ans.


Après avoir de nouveau fait la couverture de Elle, Brigitte Bardot se voit offrir son premier — petit — rôle par le réalisateur Jean Boyer dans Le Trou normand avec Bourvil. La débutante n'est pas enthousiaste, mais accepte pour les 200 000 francs qu'on lui offre.
Elle notera, dans ses mémoires parus en 1996, avoir un souvenir pénible de ce premier tournage, mais poursuit cependant dans cette voie avec Willy Rozier, qui lui offre son second rôle dans Manina, la fille sans voiles.


Pour ses 18 ans, son père l'autorise à se marier avec Roger Vadim (la majorité étant à 21 ans à l'époque).
Le mariage est célébré à l'église Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy (16e arrondissement de Paris), le 21 décembre 1952.
En 1953, elle rencontre Olga Horstig, qui devient son agent Anatole Litvak, metteur en scène américain, lui demande de jouer un petit rôle dans Un acte d'amour avec Kirk Douglas.


André Barsacq lui propose de reprendre, au théâtre de l'Atelier, le rôle créé par Dany Robin dans L'Invitation au château de Jean Anouilh.
N'ayant aucune expérience théâtrale, elle se trouve « nulle »
Le soir de la première, les plus grands critiques sont présents. Peu avant son entrée en scène, Anouilh lui envoie des fleurs et un petit mot : « Ne vous inquiétez pas, je porte chance ».

Les chansons de Brigitte Bardot - Musique


Le lendemain, elle reçoit les compliments de Jean-Jacques Gautier et la plupart des critiques sont bonnes.


Sacha Guitry cherchant une comédienne « pas chère » pour jouer Mademoiselle de Rosille, maîtresse d'un soir de Louis XV interprété par Jean Marais, l'agent de Bardot propose à Brigitte de jouer une scène dans Si Versailles m'était conté... Elle accepte alors avec joie.
La jeune actrice se rend ensuite à Rome, où on lui propose du travailet s'y lie d'amitié avec Ursula Andress, rendue célèbre, quelques années plus tard, par le film James Bond 007 contre Dr No.


Bardot décroche un rôle dans un film américain, Hélène de Troie de Robert Wise avec Rossana Podestà. « Mon anglais était minable et mon trac formidable.


J'appris mon rôle sur le bout des doigts, je ne savais même pas ce que je disais, mais je le disais avec tant d'assurance que je fus choisie ».
Encore à Rome, elle tient le rôle principal d'une petite production italienne, Haine, Amour et Trahison, qu'elle qualifiera plus tard de « mélodrame ridicule ».


De retour en France, son agent lui propose de jouer avec Michèle Morgan et Gérard Philipe dans Les Grandes Manœuvres de René Clair.
Son rôle n'est pas important, mais elle préfère « un petit rôle dans un très bon film à un grand rôle dans un mauvais film ».
Marc Allégret la dirige ensuite dans En effeuillant la marguerite qui est un échec.


Elle retourne alors à Rome pour Les Week-ends de Néron, elle devient, pendant le tournage, « capricieuse », selon ses propres termes, exigeant pour une scène de bain qu'une solution d'amidon soit remplacée par du lait... vite transformé en yaourt par la chaleur des projecteurs
Brigitte Bardot a été mariée quatre fois.


1. du 20 décembre 1952 (à la mairie) / 21 décembre 1952 (à l'église de Passy) au 6 décembre 1957 avec Roger Vadim ;
2. du 18 juin 1959 au 30 janvier 1963 avec Jacques Charrier ;
3. du 14 juillet 1966 au 1er octobre 1969 avec Gunter Sachs;
4. depuis le 16 août 1992 avec Bernard d'Ormale

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Elle épouse Roger Vadim à l'âge de 18 ans. Lors du tournage de Et Dieu... créa la femme, elle tombe amoureuse de son partenaire Jean-Louis Trintignant.


Ses rapports avec Vadim deviennent ceux d'un frère et d'une sœur.


Le réalisateur réalise avec difficulté les scènes d'amour entre elle et Trintignant.


Marié à Stéphane Audran, Trintignant quitte tout pour aller vivre avec Bardot, qui en fait de même.
Elle dit plus tard : « J'ai vécu avec lui la période la plus belle, la plus intense, la plus heureuse de toute cette époque de ma vie ».


Il la quitte en 1957, année de son divorce avec Roger Vadim, lorsqu'elle revient de Madrid, où elle a de nouveau tourné sous la direction de Vadim dans Les Bijoutiers du clair de lune, persuadé qu'elle lui a été infidèle.
Elle déclare : « Jean-Lou est parti parce que je ne l'en empêchais pas, parce que je ne savais plus où j'en étais ».

Le 15 mai 1958, Brigitte Bardot achète La Madrague, une maison située sur la route des Canebiers, à Saint-Tropez, pour la somme de 25 millions de francs français de l'époque (anciens francs).


Elle connaît de brèves liaisons avec Gilbert Bécaud et Sacha Distel.


Ensuite, elle se marie pour la deuxième fois, avec Jacques Charrier, qu'elle a rencontré sur le tournage de Babette s'en va-t-en guerre.

Avec lui, elle aura son unique fils, Nicolas Charrier, en 1960.
Ils divorcent en 1963, Brigitte ayant une aventure avec Sami Frey depuis La Vérité, en 1960.


Elle affirme : « Sami, un être rare, sensible, angoissé et érudit qui resta longtemps l'homme de ma vie ».
Il met un terme à leur relation l'été 1963, du fait de sa liaison avec le musicien brésilien Bob Zagury.


En mai 1966, elle rencontre Gunter Sachs.


Elle déclare : « J'avais déjà connu bien des hommes, j'avais aimé, vécu des passions, mais ce soir-là, je m'envolais, portée par Gunter dans un monde féerique, que je n'avais jamais connu et que je ne connaîtrais jamais plus ».


Elle l'épouse en troisièmes noces près de deux mois après cette rencontre. Ils restent ensemble moins d'un an, bien qu'ils ne divorcent que trois ans après leur mariage.


Paris Match et Jours de France leur consacrent un numéro spécial et ne cessent de parler d'eux pendant un mois, tout comme les quotidiens internationaux Time, Life, Newsweek, La Stampa ou encore Spiegel.


Certains attendent même avec impatience 1973, ayant remarqué qu'elle se marie tous les sept ans.


Pendant leur voyage de noces à Tahiti, elle est déçue par son attitude, la laissant seule pour partir rejoindre ses amis.


Elle regrette : « À ce moment, j'ai compris que Gunter était un homme qui avait besoin de copains, de traditions, les femmes n'étant dans sa vie que les parures splendides mais artificielles d'une mise en scène théâtrale d'où il ne pouvait tirer la quintessence de son existence ».


Ils ne se voient que très rarement : « En deux ans de mariage, je dus le voir l'équivalent de trois mois pleins ».

Brigitte Bardot La Madrague


Alors qu'il rêve de tourner un grand film pour elle, il veut présenter au Festival de Cannes un documentaire animalier, « sans aucun intérêt » selon Brigitte.
Il la menace de divorce si elle ne veut pas l'accompagner pour en faire la promotion. « Je haïssais Cannes.

Ce n'était pas pour aller présenter son film de merde que je changerais d'avis ! « Madame, me répondit Gunter, si vous n'acceptez pas, je divorce ! - Eh bien, divorcez, monsieur ». »
Même si elle se sait trompée, elle finit par accepter. Leur relation ne cesse alors de se détériorer.


En 1967, elle enregistre, pour le Bardot Show, Harley-Davidson composé par Serge Gainsbourg avec qui elle se sent bien.
« Ce fut un amour fou — un amour comme on en rêve — un amour qui restera dans nos mémoires et dans les mémoires ». Elle devient sa muse.
Pour essayer néanmoins de sauver son mariage, elle lui demande de ne pas sortir Je t'aime... moi non plus et chante pour lui Bonnie and Clyde ou encore Comic Strip.


En mai 1968, alors qu'ils se trouvent à Rome, Gunter lui annonce son départ précipité pour les îles Canaries.
Elle reste néanmoins suspicieuse.


C'est la femme de chambre de Gunter, Margaret, qui, par ailleurs ne cesse d'espionner Brigitte, qui lui remet une lettre de rupture.
Sur les témoignages précis de sa femme de chambre, il lui explique qu'il ne peut plus accepter plus longtemps d'être « trahi dans sa propre demeure, ridiculisé et cocufié ouvertement devant ses amis et collaborateurs, et ses domestiques! »

Brigitte Bardot - Interview (56-60)


Elle est atterrée par cette nouvelle, « J'avais déjà trompé Gunter, certes, il me l'avait rendu au centuple, mais cette fois ce n'était pas le cas et pourtant je sentais qu'il me serait impossible de me justifier ».


Par la suite, elle noue une relation avec Patrick Gilles, qui dure plus de deux ans, puis avec Christian Kalt, Laurent Vergez, Mirko Brozek et Allain Bougrain Dubourg.


En 1992, lors d'un dîner organisé par son avocat, Jean-Louis Bouguereau, à Saint-Tropez, elle fait la connaissance de Bernard d'Ormale.
Elle évoque alors, dans ses mémoires, « un coup de foudre mutuel » et prédit qu'« il sera son mari pour le reste de sa vie».
Dans sa vie, Brigitte Bardot dit avoir connu 17 hommes. Certaines liaisons avec des hommes peu médiatisés.

En 1956, Roger Vadim écrit avec Raoul Lévy un scénario intitulé Et Dieu... créa la femme
Aucun producteur ne veut financer le film.


Brigitte Bardot se rend alors au festival de Cannes. Tout le monde parle d'elle et la starlette qu'elle est devenue éclipse Sophia Loren et Gina Lollobrigida, les plus grandes stars de l'époque.


Les flashs des photographes se déclenchent sur son passage et son sex-appeal émeut la Croisette.


C'est finalement grâce à l'approbation de Curd Jürgens, acteur important de cette époque, pour qui Vadim et Lévy ont taillé sur mesure le rôle d'Éric Carradine, qu'ils obtiennent le financement nécessaire. Le tournage a lieu à Saint-Tropez.


C'est ce film qui lui permet d'entrer dans la légende du cinéma mondial et de devenir un mythe vivant, un modèle social et un sex-symbol international.


La jeune artiste y joue le rôle de Juliette Hardy, face à Curd Jürgens, Christian Marquand et Jean-Louis Trintignant, avec lequel se noue une liaison.


Un an plus tard, le 6 décembre 1957, elle divorce de Vadim. Celui-ci définit ainsi le personnage qu'elle interprète :
« Je voulais, à travers Brigitte, restituer le climat d'une époque, Juliette est une fille de son temps, qui s'est affranchie de tout sentiment de culpabilité, de tout tabou imposé par la société et dont la sexualité est entièrement libre.

Dans la littérature et les films d'avant-guerre, on l'aurait assimilée à une prostituée.

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John Wayne évoque le souhait de jouer à ses côtés en 1960 : « Pour elle, je suis prêt à renoncer à mon chapeau de cow-boy. »
Son agent lui fait savoir qu'elle est invitée à Londres à la Royal Command Performance, pour le grand gala annuel, et doit être présentée à la reine Élisabeth II.


C'est là qu'elle rencontre Marilyn Monroe. « Je l'adorais, la regardais, fascinée. J'aurais voulu être « Elle », avoir sa personnalité et son caractère ».
En 1958, Brigitte Bardot devient l'actrice française la mieux payée du cinéma français.

Après Et Dieu... créa la femme, Raoul Lévy lui fait signer un contrat pour quatre films.

Douze millions de francs français pour le premier film, quinze millions pour le second, trente millions pour le troisième et quarante-cinq millions pour le quatrième. Elle reçoit cinq pour-cent des recettes pour le film Les Bijoutiers du clair de lune.
Rentrée en France, elle tourne dans Une Parisienne de Michel Boisrond avec Henri Vidal et Charles Boyer, qui est pour elle une comédie « fine et spirituelle, pleine d'humour et d'amour » .

« Il fait partie des films dont je suis fière, il n'y en a pas eu beaucoup.

Cette réussite me stimula et j'eus envie de continuer à me donner du mal pour mon métier ». Le film a en effet un grand succès.


La jeune actrice se rend ensuite en Espagne pour jouer dans Les Bijoutiers du clair de lune.

Le tournage se termine à la suite d'un orage terrible. Déprimée, elle souhaite rentrer en France.

Les dégâts sont tels que la production décide de tout rapatrier, et c'est à Nice, au Studios de la Victorine, dans un décor reconstitué, que la jeune femme termine le film.
Un soir, sa mère lui téléphone de Saint-Tropez ; elle a trouvé pour elle une maison « les pieds dans l'eau ». Bardot s'y rend, tombe sous le charme de La Madrague, et l'achète immédiatement.


En 1963, l'obtention d'une dérogation exceptionnelle l'autorise à construire des murs se prolongeant sur la plage dans la continuité des clôtures de sa propriété, afin de protéger son intimité des importuns, notamment des paparazzi.


De retour à Paris, elle commence à tourner dans En cas de malheur avec Edwige Feuillère et Jean Gabin, mais terrorisée à l'idée de jouer un rôle aussi sérieux avec des acteurs si reconnus, elle panique;
le réalisateur Claude Autant-Lara, réputé pour être difficile, s'énerve dès le premier jour car la jeune femme n'arrive pas à dire son texte correctement à chaque prise.


Gabin, sentant son angoisse, sa timidité et son affolement, la voyant au bord de la crise de nerfs, fait « exprès » de se tromper à la prise suivante.
L'atmosphère s'étant détendue, « j'ai enfin pu dire mon texte sans me tromper ».


Le film, sélectionné au festival de Venise, est accueilli avec une certaine réserve mais demeure, pour la comédienne, l'un de ses préférés avec La Vérité, Viva Maria !, Et Dieu... créa la femme et L'Ours et la Poupée.


Elle reçoit néanmoins cette année-là, puis jusqu'en 1961, le premier prix de popularité décerné par Ciné Télé Revue.

En 1959, elle accepte de jouer dans Babette s'en va-t-en guerre.


À la réception du scénario, ne comprenant pas que ce film, qu'elle imagine charmant, drôle et séduisant, puisse être rendu aussi minable et sans intérêt
elle le renvoie ; elle a barré chaque page de crayon rouge, et écrit sur la dernière, où sa signature et son approbation devaient être apposées : « Je ne tournerai « jamais » une merde pareille ».


Raoul Lévy fait alors réécrire l'histoire par Gérard Oury qui, entre sa carrière d'acteur et celle de metteur en scène, travaille alors comme scénariste-dialoguiste.


Le scénario est soumis une nouvelle fois à Bardot qui l'accepte avec enthousiasme.


Ses partenaires sont Francis Blanche et Jacques Charrier avec qui la jeune femme a une liaison.


Apprenant, peu après, qu'elle est enceinte., ne désirant pas d'enfant et effrayée à l'idée d'être mère.


elle envisage un avortement, avant d'avouer la vérité à Jacques Charrier qui est « fou de joie » lorsqu'il l'apprend.

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Ils se marient le 18 juin 1959 et, à cette occasion, Bardot lance la mode du vichy à carreaux, des cheveux longs et blonds et des ballerines.
Le 20 septembre 1959 sort Babette s'en va-t-en guerre.


Le film est un succès accueilli avec « sympathie par un public attiré par le couple que nous formions, par les acteurs sensationnels tel Francis Blanche, qui nous entouraient et par le côté farfelu et rigolo d'une guerre ironique ».


Son agent lui fit alors savoir que Raoul Lévy et Henri-Georges Clouzot lui proposent de tourner à partir de mai 1960 dans La Vérité.


Mais son mari lui refuse la lecture de ce scénario qu'il juge déshonorant pour lui, sa famille et l'enfant à naître, puis jette tout ce qu'elle reçoit et plus particulièrement ce que lui propose Clouzot. Elle signe néanmoins avec ce dernier dans le plus grand secret.


Son fils Nicolas nait le 11 janvier 1960 dans son appartement du 71 avenue Paul Doumer dans le 16e arrondissement de Paris.


Après un accouchement difficile, « à la limite du supportable », elle refuse de voir son enfant qui représente à ses yeux « neuf mois de cauchemar.
C'était un peu comme une tumeur qui s'était nourrie de moi, que j'avais portée dans ma chair tuméfiée, n'attendant que le moment béni où l'on m'en débarrasserait enfin ».


Elle dira même un jour : « J'aurais préféré accoucher d'un chien. »


Dans la rue, la circulation est interrompue par la centaine de photographes et de journalistes.
Un policier est même de garde devant la porte de son appartement.


Exténué par tous ces événements, le jeune couple décide de partir skier, laissant leur fils à la mère et à la grand-mère de Bardot.
Raoul Lévy téléphone à Brigitte pour lui parler de La Vérité.


La comédienne fait des essais avec plusieurs jeunes acteurs, dont Jean-Paul Belmondo, Hugues Aufray, Gérard Blain, Marc Michel, Jean-Pierre Cassel et Sami Frey qui est finalement choisi pour lui donner la réplique aux côtés de Charles Vanel, Paul Meurisse, Louis Seigner, Marie-Josée Nat et Jacqueline Porel

Brigitte Bardot vit, à ce moment, une période difficile, son époux est malade, le tournage s'avère éprouvant et elle n'arrive pas à s'occuper de son bébé.


Un appel du directeur d'Ici Paris, Pierre Lazareff, un ami, lui apprend alors que son secrétaire a vendu ses mémoires pour 50 millions d'anciens francs à France Dimanche, mettant ses secrets et sa vie privée sur la place publique.

Brigitte Bardot - Moi Je Joue


« Je me retrouvais seule avec un nourrisson, un mari malade, une maison à faire tourner, pas de bonne, un film à réussir.
Une situation difficile à équilibrer pour tout être normal, impossible en ce qui me concernait».


Après le renvoi de son secrétaire, un accord passé entre les différents magazines, lui permet de supprimer tout ce qui ne lui convient pas.
Sur le plateau de La Vérité, Henri-Georges Clouzot se montre difficile : « Il me voulait à lui tout seul et régnait sur moi en maître absolu ».
Le tournage s'avère éprouvant.


Dans une scène, alors qu'elle doit pleurer, elle se met à rire, ce qui énerve Clouzot qui la gifle devant toute l'équipe, gifle qu'elle lui retourne.
« Il était hébété ! Jamais on ne lui avait fait ça ! Hors de lui, mortifié, humilié devant témoins, il m'écrasa les pieds avec les talons de ses chaussures.


J'étais pieds nus, je poussai un hurlement et me mis à pleurer de douleur. Il demanda instantanément le « moteur » profitant de ces larmes bienvenues pour tourner la scène.


Mais boitillante et claudicante, je quittais le plateau telle une reine offensée et réintégrais ma loge ».


Une autre fois, à la fin du film, le scénario a prévu une scène de suicide où son personnage doit avoir avalé des barbituriques. Lorsqu'elle se plaignit d'un mal de crâne, Clouzot lui apporta deux aspirines.


« Je me sentis bizarre, une torpeur m'envahit, mes yeux pesaient une tonne, j'entendais comme à travers du coton... On dut me ramener à la maison portée par deux machinistes. Clouzot m'avait droguée en me faisant absorber deux somnifères puissants.


Je mis 48 heures à me réveiller ! Mais la scène était réaliste et on ne peut plus vraie ! »


Chaque matin, le réalisateur la met en condition, lui montrant la vie sous son jour le plus désespéré, le plus injuste, le plus cruel. Le film étant tourné au mois d'août, elle déprime, imaginant qu'elle pourrait être en vacances mais finit par se prendre réellement au jeu.


Il lui semble que se déroule son propre procès. Il est question de la mauvaise réputation de son personnage, de sa scandaleuse façon de vivre, de sa légèreté et son absence totale de moralité.

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À la fin du film, elle doit dire un monologue long, émouvant et sincère. Ce sont les dernières paroles de son personnage pour tenter d'attendrir les jurés sur le meurtre commis contre son petit ami.


« On m'attendait au tournant! Il allait probablement falloir recommencer une dizaine de fois .


Clouzot vint me voir. Je savais mon texte au rasoir mais si je me trompais, ça n'avait pas d'importance, je devais continuer, inventer, parler avec mes tripes, avec mes mots.


Vanel se retourna juste avant le « moteur » et me dit un « merde » plein de tendresse.


Il m'aimait bien et voulait que je sois ce qu'il savait que je pouvais être. Il y avait un silence de mort. J'attendis une seconde ou deux.
Je les regardais, ceux-là, qui me jugeaient parce que j'osais vivre ! Puis ma voix s'éleva. Cassée, rauque, puissante, je leur dis ce que j'avais à leur dire à tous.


Ma force venait de mes entrailles, je vibrais, je jouais ma tête, ma vie, ma liberté. Je pleurais, brisée par les larmes, ma voix hoqueta mais je continuai jusqu'à la fin et tombai assise, la tête entre les mains, en proie à une véritable crise de désespoir. Il y eut un moment de silence puis Clouzot cria « Coupez ! ».
Alors, toute la salle du tribunal m'applaudit, les figurants pleuraient, les juges étaient émus, les jurés impressionnés.

Ce fut une des plus grandes émotions de ma vie. J'étais vidée, à bout, mais c'était réussi. J'avais gagné. Bien sûr, on ne recommença pas »


Le tournage de La Vérité se révèle pour elle, sur le plan personnel comme professionnel une belle réussite.


Elle dissimule, par respect pour son mari la liaison commencée avec Sami Frey.


Mais son mari ne tarde pas à la découvrir, de même que les journalistes, qui ne cesseront de la harceler.


Madame Bardot, affolée par l'état dépressif de sa fille, l'envoie dans une maison isolée de Menton, en compagnie de Mercedès une amie.


Le 28 septembre 1960, jour de son anniversaire, elle refuse de se rendre à la soirée organisée par Mercédès et préfère rester seule à la maison.
Elle boit du champagne et, à chaque gorgée, avale un comprimé d'Imménoctal.


Déterminée à mourir, elle erre dans la campagne. Arrivée près d'une bergerie, elle raconte : « Je m'assis par terre, enfonçais de toutes mes forces la lame d'acier dans mes deux poignets, l'un après l'autre.


Ça ne faisait absolument pas mal. Le sang coulait à flots de mes veines. Je m'allongeai, regardai les étoiles au milieu des moutons. J'étais sereine, j'allais me dissoudre dans cette terre que j'ai toujours aimée ».


Elle est retrouvée par un enfant, et l'ambulance qui l'emmène à l'hôpital est contrainte de s'arrêter, des photographes, prévenus, peu soucieux de son état alarmant, barrant la route au véhicule prennent des photos, puis la laissent repartir vers les urgences.


À l'hôpital Saint-François de Nice, 48 heures plus tard, elle reprend connaissance, pieds et poings liés à la table de réanimation, des tuyaux traversant son corps de part en part. Elle raconte : « Chaque seconde où je reprenais conscience était un martyre de douleur.


Mon retour sur cette terre fut un cauchemar. Prise pour une folle par les médecins, ceux-ci me confièrent à des psychiatres. J'eus droit à une camisole de force. »


Sa tentative de suicide fait les gros titres des journaux comme France Dimanche et Ici Paris.


À sa sortie de l'hôpital, elle doit faire face à la réaction du public. Sa convalescence se passe à Saint-Tropez, où sa mère ne la laisse jamais seule
. Sami Frey, réformé, lui demande de venir le retrouver près de Paris.


Sans nouvelle, Olga, son agent, réussit à la joindre pour lui rappeler l'urgence de faire la synchronisation de La Vérité, ainsi que l'existence du contrat de La Bride sur le cou, le film, mis en scène par Jean Aurel, qu'elle doit commencer en janvier suivant.


Le 2 novembre 1960, La Vérité sort dans les salles parisiennes. Malgré son absence à la première, le film est bien accueilli par la critique et connaît un énorme succès public.

En 1986, Bardot crée, à Saint-Tropez, la fondation Brigitte-Bardot, organisme ayant pour objet la protection des animaux.

Pour la faire reconnaître d'utilité publique, elle disperse aux enchères les objets de son ancienne gloire : bijoux, effets personnels, robes ou encore des photos et affiches, pour la plupart dédicacées.

Elle déclare alors : « J'ai donné ma jeunesse et ma beauté aux hommes.

Que je donne ma sagesse et mon expérience et le meilleur de moi-même aux animaux ».

Elle réussit à obtenir les trois millions de francs nécessaires en grande partie grâce à la vente du diamant que lui avait offert Gunter Sachs, « l'immense diamant qu'il m'avait donné, qui a été une grande part de l'argent que j'ai récupéré.

Mais enfin, il l'a racheté et m'envoie de temps en temps de belles sommes pour la fondation ».

Cette dernière, dont l'action prend de plus en plus d'ampleur, s'installe d'abord au 45 rue Vineuse à Paris, puis au 28 de la même rue.

Elle accompagne la création de sa fondation d'une série télévisée, S.O.S. Animaux (de 1989 à 1992), qui évoque tour à tour le trafic de l'ivoire, les expériences sur les animaux de laboratoires, les conditions des bêtes d'abattoirs, le transport des chevaux, le trafic des animaux exotiques ou l'abus de la chasse.

Pour toutes ces causes, elle mobilise l'opinion en France et partout dans le monde, sollicitant l'appui de nombreuses personnalités, de chefs d'États, du dalaï-lama et du pape Jean-Paul II.

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« Je ne peux pas mener cette fondation sans être politique. J'ai vu tous les ministres de l'agriculture. Tous les ministres de l'écologie depuis qu'ils ont été nommés. Tous les ministres de l'intérieur. J'ai vu trois présidents de la république et je suis dans une merde pas possible parce que personne ne m'aide10 ».

Afin d'en augmenter le capital et d'obtenir la reconnaissance d'utilité publique, elle fait don de sa propriété La Madrague à sa fondation et celle-ci est finalement déclarée d'utilité publique par le Conseil d'État en 1992.

La même année, grâce aux donations, elle fait l'acquisition dans l'Eure d'un domaine de 8 hectares, La Mare Auzou, afin d'y créer un refuge pour les animaux


Les activités de la fondation Brigitte-Bardot sont la lutte contre la captivité des animaux sauvages (notamment dans les cirques ou les zoos), le transport des animaux de boucherie, l'hippophagie, la fourrure, les expérimentations animales, les abus de la chasse, les combats d'animaux (tels que les corridas ou les combats de coqs), la chasse aux phoques, la chasse à la baleine, le braconnage ou encore l'abandon d'animaux de compagnie.

Elle est à la fois admirée et critiquée pour ses combats pour la protection des animaux.

En 1990, Marlene Dietrich déclare à Paris Match : « Brigitte Bardot est encore une légende vivante mais elle est devenue tellement bizarre qu'il est impossible de lui garder intacte son aura d'autrefois.

L'admiration qu'elle voue aux chiens est effarante, quand on pense à l'horreur dans laquelle se bat le monde, face à la mort, la douleur, la misère et au désespoir des enfants malades et affamés. »

En 1993, la Humane Society of the United States crée à Hollywood le Brigitte Bardot International Award, récompensant chaque année, durant sa cérémonie des Genesis Awards, le meilleur reportage animalier non-américain.

Très touchée du geste de ces militants américains, elle n'assistera toutefois jamais à la cérémonie.

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Woman and Time: Brigitte Bardot

 Sources articles et photos  : Wikipedia  / Google / Pure People / Youtube. 


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