Les analogies entre le sport de haut niveau et le management sont fréquentes et souvent éclairantes : l’importance du feedback, la recherche de l’excellence opérationnelle ou encore le suivi des indicateurs de performance pertinents sont autant de ponts que l’on peut faire entre les deux disciplines.
Même s’il avoue ne pas toujours être sensible aux métaphores sportives, Seth Godin a été impressionné par la coach Meghan McDonald. Elle coache des équipes américaines d’escalade. Seth Godin explique dans son ouvrage Tribus comment son exemple peut inspirer des managers et les aider à davantage incarner la posture de manager coach. Le manager coach cherche petit à petit à rendre son équipe autonome. Son objectif est atteint quand ses collaborateurs sont capables de se coacher les uns les autres, d’aller chercher et de donner des feedbacks constructifs. Regardons quelle forme cela peut prendre dans un club d’escalade :
« Le meilleur coach du monde :
Regarder Meghan McDonald coacher les membres de la Team Rock est une extraordinaire source d’inspiration. D’une manière générale, elle se contente de parler doucement et individuellement à la personne qui a besoin d’entendre ce qu’elle a à dire. En l’espace de quelques heures, elle aura eu une douzaine de conversations de ce genre. À l’occasion, elle s’adresse à l’ensemble de l’équipe, mais elle n’élève jamais la voix. Personne ne pleure, personne ne se sent rapetissé, personne n’est humilié.
Tribus – Nous avons besoin de VOUS pour nous mener
Au bout de quelques semaines seulement, on voit des choses étonnantes. Les membres de l’équipe se mettent à se coacher les uns les autres. Une débutante de dix ans donne un conseil à un vétéran qui revient d’une compétition nationale. Meghan peut quitter l’immeuble, mais l’entraînement continue.
Généralement les analogies avec le sport ne marchent pas bien sur moi. Elles sont trop irréalistes, trop pleines de testostérone pour le monde réel. Mais Meghan n’est pas seulement un coach. C’est quelqu’un qui comprend le leadership authentique. Elle comprend ce que créer une tribu signifie.
Elle ne mène pas comme les autres. Et c’est bien, parce qu’il n’y a pas une technique correcte, une tactique éprouvée, une bonne et une mauvaise façon de procéder. Décider de mener, et non de diriger, c’est là qu’est le choix critique.
Meghan établit les connexions et inspire. Elle ne dirige pas. »
L’exemple de Meghan illustre bien un des objectifs du manager coach : ses collaborateurs savent à la fois travailler seuls et ensemble, et être des coachs les uns pour les autres. La coach peut s’absenter de l’entraînement, les membres de l’équipe l’ont suffisamment vue à l’œuvre pour pouvoir agir eux-mêmes en coachs, indépendamment de leur niveau d’expertise. L’absence du manager peut être un bon test pour l’équipe : est-elle capable de se prendre en main et de coopérer tant en son sein qu’avec d’autres équipes ? Les collaborateurs ont-ils du mal à prendre des initiatives en l’absence du manager ? Au contraire, sont-ils trop confiants et trop entreprenants ?
Et vous, que constatez-vous à votre retour de vacances ? Comment a fonctionné votre équipe sans vous ?