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Strangers: Prey At Night (2018), Johannes Roberts

Par Losttheater
Strangers: Prey At Night réalisé par Johannes Roberts

Après 10 ans de doute et de development hell, la suite de The Strangers fait enfin surface. Bryan Bertino signait en 2008 un film d’horreur redoutablement efficace et effrayant. On y suivait l’histoire d’un couple en crise (Liv Tyler et Scott Speedman) qui après s’être isolé dans une maison de famille perdue au milieu de nulle part faisait face à l’attaque de trois inconnus masqués. La terreur venait du fait que les assaillants n’avaient d’autres motif que de tuer avec un certain plaisir ceux qui se trouvaient sur leur chemin. Pour la suite, c’est Johannes Roberts (47 Meters Down) qui reprend le flambeau. Même si l’exécution très générique du film déploie un certain nombre de défauts, The Strangers : Prey At Night prend la route plutôt agréable du slasher eighties.

Exit le couple en crise, place à la famille en crise. Cindy, Mike et leurs enfants Luke et Kinsey prennent la route pour conduire cette dernière en pensionnat. On ne saura jamais rien du motif d’exclusion de la jeune fille en école privée, on ressentira juste la tension que cela laisse planer sur la famille. Ils décident de s’arrêter pour la nuit dans un chalet de camping, gentiment prêté par l’oncle et la tante de la famille. C’est ici que The Strangers : Prey At Night va reprendre les mêmes chemins balisés que son prédécesseur. Les trois étrangers du titre refont surface pour plonger la gentille petite famille dans l’horreur pure. La nuit devient alors un terrain de chasse idéal, paumé en plein milieu d’un camping vide de ses vacanciers. Une porte qui claque, un couteau de boucher bien aiguisé, des bruits de pas et des masques flippants, la recette a déjà été jouée un millier de fois. Cela ne décourage pas pour autant Johannes Roberts qui prend un malin plaisir à exécuter tous les poncifs du slasher

Alors certes The Strangers : Prey At Night ne fait jamais dans l’originalité, et n’arrive pas à la cheville du film de Bryan Bertino, cependant il s’en sort incroyablement bien pour installer une tension et nous mettre les nerfs à rude épreuve. La première rencontre entre la famille et les strangers restera une des scènes les plus efficace du film. Roberts joue formidablement bien avec les attentes des spectateurs et surtout avec l’empathie éprouvée pour ses personnages. Malgré une courte et faible exposition, les quatre membres de la famille sont rapidement attachants et leurs destins devient une réelle source d’anxiété. De plus, les tueurs sont eux aussi dotés d’une personnalité. Que ce soit à travers leur mode opératoire, leurs mouvements ou même encore la musique qui accompagne chacun de leurs meurtres. Le film fait délibérément des clins d’œil aux charts de la musique pop des années 80, ce qui vient illustrer à la perfection certains des moments les plus sanglants (la scène de la piscine restera un pur moment d’anthologie). Surtout cette suite n’y va pas de main morte avec l’ambiance volontairement glauque et sombre. La violence, bien présente tout au long du film, n’y va jamais avec le dos de la cuillère. La violence psychologique se ressent bien aussi et permet de donner au ton général un sous-texte plutôt bien senti. Qu’est-ce qui différencie vraiment ces jeunes assassins masqués de ces jeunes qui essaient de s’en sortir face à eux ? Johannes Roberts s’amuse du parallèle d’une jeunesse américaine à qui rien n’est épargné à une jeunesse plus aisée mais en mal de réussite.

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