Dans le silence du vent, de Louise Erdrich

Louise Erdrich sait nous hameçonner dès le début du livre. Puis elle nous tiendra en haleine, parfois s’amusant de nous en nous égarant dans les tourbillons, parfois en nous faisant croire qu’elle ne s’intéresse pas à nous. Oui, quelquefois, on s’y perd. C’est que la Réserve où vivent Joe, ses parents, la famille, les amis recèle des coins sombres, des broussailles, un lac et ses secrets, une maison ronde. Mais ce qui se passe dans ce livre est aussi sur des terres ne relevant pas des lois indiennes et il sera parfois difficile de désigner avec précision en quel endroit a eu lieu tel évènement. Notamment celui qui déclenche l’écriture de ce livre : le viol d’une femme indienne, épouse d’un juge des affaires indiennes et mère de Joe. L’enfant (13 ans) va mener son enquête, estimant sans doute que son juge de père ne va pas assez vite, estimant sans doute que la justice est mal rendue dans ce pays. Et il va quitter l’enfance dans cette violence qui ne nous lâchera plus.