Depuis le temps que j’écoute aussi bien Everything But The Girl que Tracey Thorn sur différentes collaborations aussi prestigieuses que grandiose (je ne nommerai ici que « Protection » avec Massive Attack), il m’aura inversement fallu du temps pour écouter l’un de ses albums solo.
Cette année, j’ai d’abord découvert sa voix (elle a désormais un peu plus de cinquante ans) grâce à sa superbe participation à l’un des titres – l’un de mes préférés – de l’album All That Must Be de son compatriote George FitzGerald (écoutez vite . Ensuite, quelques très bonnes critiques de son album m’auront enfin décidé à écouter Record.
Avec neuf chansons seulement, Record cherche de toute évidence l’efficacité, et il y parvient dès le début de « Queen ». Sur ce titre, comme ailleurs sur le disque, Tracey chante bien sûr mais joue elle-même du piano ou de la guitare électrique – exception faite de « Air » où elle laisse Shura s’en occuper, cette dernière assurant également les backing vocals.
Le morceau central est assurément « Sister », à la fois parce qu’il est effectivement au cœur de l’œuvre en cinquième position, mais aussi et surtout parce qu’il dépasse les huit minutes ! La chanteuse Corinne Bailey Rae l’accompagne en toute humilité en backing vocals sur ce titre résolument psychédélique !
« Guitar » sonne volontairement un peu kitsch, et n’oublie pas son petit clin d’œil à Léonard Cohen, en guise d’hommage. « Smoke » est à l’inverse bien plus sérieux, avec sa référence au Blitz… et c’est un vrai moment d’émotions comme Tracey Thorn sait les interpréter. « Go » est lui aussi plutôt langoureux, tandis que « Babies » accélère le rythme, qui se repose à nouveau sur « Face », chanson joliment nostalgique, sur fond de réseau social.
Le final « Dancefloor » revient nous rappeler le premier titre, comme s’il s’agissait de boucler la boucle, avec des effets remis à la mode par Daft Punk.
Record est tantôt léger, vivant ou alors plus posé, réflexif, à l’instar d’une artiste qui depuis bientôt quarante ans – en duo avec sa moitié Ben Watt ou désormais en solo – n’a de cesse de proposer une musique qu’elle seule semble capable de créer, et cela avec un charisme qui ne se dissipe toujours pas.
La production et le mixage, ainsi que les divers instruments joués par Ewan Pearson ajoute sans aucun doute à la beauté de l’ensemble. Quant à Tracey Thorn, elle possède plus que jamais une classe hors-norme, et son nouvel album l’illumine le plus justement du monde !
(in heepro.wordpress.com, le 10/05/2018)
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Voir aussi :
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble