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[Critique] DEADPOOL 2

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] DEADPOOL 2

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Titre original : Deadpool 2

Note:

★
☆
☆
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : David Leitch
Distribution : Ryan Reynolds, Josh Brolin, Morena Baccarin, Julian Dennison, Zazie Beetz, Leslie Uggams, Brianna Hildebrand, Shioli Kutsuna, T.J. Miller, Andre Tricoteux…
Genre : Action/Comédie/Fantastique/Suite/Saga
Date de sortie : 16 mai 2018

Le Pitch :
Alors qu’il tente de sauver un jeune mutant en pleine crise d’adolescence, Deadpool va devoir affronter Cable, un redoutable combattant aussi brutal que balèze…

La Critique de Deadpool 2 :

Le premier Deadpool, si il s’apparentait finalement davantage à une grosse enfilade de blagues pipi-caca et/ou référentielles et de scènes d’action plus ou moins brutales, a prouvé à la 20th Century Fox et plus globalement à tous les influents producteurs impliqués dans le cinéma super-héroïque, que le public en avait assez des films trop tièdes et trop sages. Le premier Deadpool qui a donc permis Logan, le chant du cygne mélancolique et sauvage de Wolverine. Mais il a aussi encouragé une suite. C’est la logique même. Quand ça marche, on tente de reproduire le succès, quitte à se prendre les pieds dans le tapis. Et c’est exactement ce qui s’est produit avec Deadpool 2, cette séquelle moisie d’un truc déjà pas bien consistant, qui souligne à pousser à nouveau les compteurs dans le rouge sans aucune tenue…

Deadpool-2-zazie-beetz

Chronique d’un naufrage…

L’introduction de Deadpool 2 donne le ton et reprend des ingrédients désormais connus. Vient ensuite le générique à la James Bond avec l’horrible morceau de Céline Dion. Comment se relever après une entrée en matière aussi calamiteuse ? Difficile. D’ailleurs, Deadpool 2 n’y parvient pas. Ce qu’il fait par contre, c’est s’enfoncer et encore s’enfoncer, creusant inlassablement vers les tréfonds d’une nullité crasse, en enchaînant les blagues pourries et référentielles, et en se reposant plus globalement sur une recette mollement suivie à la lettre, sans inspiration ni audace.
Deadpool 2 a les mêmes travers que le premier volet si ce n’est que cette fois, comme dans toute bonne suite qui se respecte, tout est encore plus marqué. On en fait des caisses en espérant que ça passe et que personne ne va remarquer la vacuité intersidérale d’un script anecdotique car seulement caractérisé par cette propension à se moquer des autres films de super-héros sans s’apercevoir qu’on ne vaut pas mieux, bien au contraire.
Brisant régulièrement le quatrième mur pour s’adresser au spectateur via des allusions à Logan, Batman vs. Superman ou d’autres longs-métrages du genre, Deadpool en oublie de donner du corps à sa propre histoire. Comment l’intrigue peut-elle correctement se développer et même exister si le héros nous rappelle sans arrêt qu’il préfère être cool et jouer les fauteurs de troubles et les rebelles ? Deadpool, c’est le mec insupportable qui veut à tout prix paraître intéressant. C’est le gars au fond de la classe qui fout le bordel sans s’apercevoir qu’avant de nuire à celles et ceux qu’il vise par son insolence feinte, c’est à lui qu’il porte le plus préjudice.

Balle dans le pied

Tout spécialement mal écrit (Ryan Reynolds a participé au scénario, c’est dommage), Deadpool 2 avance donc bille en tête en faisant plein de clins d’œil au spectateur et à la pop culture, multipliant les coups de coude dans les côtes. « Hey t’as vu c’est génial ça hein ? », « Hey, papa, regarde ce que je sais faire, regarde, regarde, REGARDE ! ». Au bout d’un moment , c’est usant. Et ça l’est encore plus quand le film tente scandaleusement d’instaurer de l’émotion, avec des scènes complètement foirées, sur tous les plans, durant lesquelles le personnage est censé prendre de l’épaisseur alors qu’en fait, il apparaît encore plus gonflant et désespérément transparent. Derrière la caméra, David « John Wick » Leitch n’arrive pas à rendre intéressant le récit mais échoue aussi niveau bastons. C’est pourtant sa spécialité. Mal chorégraphiées, les scènes de combats manquent aussi cruellement d’inspiration. Tout ce nous montre Deadpool 2, on l’a déjà vu 100 fois ailleurs et souvent en beaucoup mieux. Et encore, une fois, ce ne sont pas les répliques en carton qui sauvent quoi que ce soit (comme quand Deadpool lance « et maintenant un combat en images de synthèse » quand Colossus et Juggernaut s’apprêtent à se bastonner). En fait, et c’est triste, Deadpool 2 est désespérant sur à peu près tous les niveaux. Et les acteurs ? Et bien ils font ce qu’ils peuvent…

Ryan vs. Reynolds vs. Deadpool

Persuadé qu’il tient là quelque chose de béton, Ryan Reynolds en fait encore des tonnes et se montre profondément insupportable. Pourtant doté d’un solide capital sympathie, le comédien, ici outrecuidant comme ce n’est pas permis, confond second degré et cabotinage. Forcément, à l’arrivée, ça ne fonctionne pas. Pour les autres, le problème est différent. Chacun tente de s’imposer mais personne n’y parvient. Pas même Josh Brolin, pourtant toujours charismatique en diable et physiquement imposant. Son Cable n’a aucune épaisseur et on en vient à s’en moquer totalement. La faute à un script qui ne raconte rien, préférant se regarder le nombril pour s’auto-congratuler de sa propre impertinence autoproclamée. Et ouais, c’est bien joli de se moquer des autres mais encore faut-il en avoir assez sous la pédale pour s’imposer autrement que par le biais d’un humour débile. Parce que si il est très fort pour raillier ses petits copains, Deadpool l’est beaucoup moins pour voir à quel point il se goure. L’histoire de l’hôpital qui se fout de la charité…

En Bref…
Collection de gros clichés, de vannes même pas drôles et de scènes d’action mal fagotées, se démarquant avec sa violence pas si frontale et sa propension à tomber dans une guimauve gênante, Deadpool 2 est mauvais. Il n’y a pas d’autre mot (enfin si, au contraire, des mots, il y en a plein) pour décrire ce spectacle poussif, dénué d’originalité, mal branlé et bien sûr faussement subversif et audacieux. Car rien ici n’est vraiment impertinent. En faisant exactement ce qu’on attend de lui mais en prétendant le contraire, Deadpool 2 se ramasse méchamment. Sans compter que l’effet de surprise s’est bien sûr fait la malle. Cela n’arrange rien et du coup, on s’ennuie assez vite.
Si vous avez moins de 14 ans, sur un malentendu, ça peut passer. Après c’est foutu…

P.S. : restez jusqu’à la fin pour voir les scènes post-génériques. Ce serait dommage de les louper car ce sont les seules un tant soit peu drôles.

@ Gilles Rolland

Deadpool2-Josh-Brolin-Ryan-Reynolds
   Crédits photos : 20th Century Fox France


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