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A Troie, partez !

Publié le 18 mai 2018 par Morduedetheatre @_MDT_

A Troie, partez !

Critique de La guerre de Troie (en moins de deux !), de Eude Labrusse, vu le 15 mai 2018 au Théâtre Treize (Jardin)
Avec Catherine Bayle, Audrey Le Bihan, Hoa-Lan Scremin, Laurent Joly, Nicolas Postillon, Loïc Puichevrier, Philipp Weissert et au piano Christian Roux, dans une mise en scène de Eude Labrusse et Jérôme Imard

Ha, cette chère Guerre de Troie ! Après la version prétentieuse de Pauline Bayle, après la version étonnante de Christiane Jatahy, c’est encore une nouvelle proposition autour de cette guerre mythique qui est donnée au Théâtre 13 – Jardin, par la compagnie du Théâtre du Mantois. Je n’en attendais pas grand chose, peut-être un peu lassée par ces projets renouvelés autour de cette guerre mythique. Quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver devant un spectacle à la fois ludique et entraînant, et de redécouvrir avec un vrai plaisir le déroulé de la guerre qui opposa les grecs aux troyens, depuis la naissance d’Hélène jusqu’à la prise de Troie.

Je dois avouer que jusqu’ici, ma référence en matière de Guerre de Troie était le film de Wolfgang Petersen rassemblant entre autres Brad Pitt (Achille), Eric Bana (Hector), et Orlando Bloom (Pâris). Certes, ce n’est pas un grand film d’auteur, n’empêche que pour la jeune groupie que j’étais, voir plusieurs fois ce film – et ce fut mon cas – permettait de se faire une idée globale des différents épisodes de la guerre de Troie. Cependant quelques lacunes subsistaient, et je remercie beaucoup cette compagnie de les combler avec autant d’ardeur. C’est donc tout naturellement que La guerre de Troie (en moins de deux !) prend la place de Troie sur mon podium (et me permets toujours d’éviter de lire L’Iliade, héhéhé).

Ils sont sept comédiens pour incarner les différents acteurs de cette guerre : Agamemnon, Ménélas, Achille, Ulysse, Ajax, Hermès, Zeus, Héra, Athéna, Aphrodite, Éris, Priam, Hector, Pâris, Oenone, Hélène, et j’en passe. Aucun risque de confusion, le spectacle est parfaitement construit : un détail sur le costume, une attitude un peu différente, une intonation particulière de la voix, et chaque comédien donne vie au personnage devant nos yeux. L’inventivité est le maître-mot de ce spectacle et se retrouve évidemment dans la mise en scène, qui fait naître de véritables décors et accompagne au mieux l’histoire à partir d’objets très simples – des tables, des chaises, des tissus.

Cette créativité sans cesse renouvelée, mêlée à une troupe qui se donne corps et âme sur scène, donne un mélange réellement enthousiasmant. J’ai été saisie dès le début du spectacle pour ne plus jamais voir mon attention se relâcher. J’ai retrouvé ce que j’apprécie tellement chez Alexis Michalik : l’art de savoir raconter une histoire. C’est bien de cela qu’il est question ici, et j’ai suivi la pièce avec mon regard d’enfant, sans cesse désireuse de connaître la suite, prenant parti pour l’un puis l’autre des personnages, m’identifiant à chacun.

Le spectacle est donc mené tambour battant – ou, devrais-je dire, piano battant. En effet, le petit plus de ce spectacle, c’est la musique. Tout au long de la pièce, le pianiste accompagne les différentes péripéties et permet de maintenir un rythme toujours haletant. Les airs viennent aussi soutenir l’orientalité des faits, ce qui n’est pas pour déplaire. Le seul bémol, c’est que parfois les comédiens accompagnent le piano en chantant – ce n’était à mon sens pas toujours nécessaire. J’aurais gardé les chants de groupe, mais les parties solo n’apportent rien – au contraire, les partitions deviennent subitement répétitives alors même qu’elles étaient captivantes jusqu’alors. Un petit ajustement à trouver peut-être, mais rien de bien méchant.

Un gros gros coup de coeur. Un spectacle pour petits et grands ! 

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A Troie, partez !


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