Artistes et Robots

L’exposition « Artistes et Robots » du Grand Palais présente, avec des moyens techniques et une scénographie vertigineux, toutes les déclinaisons possibles du lien entre l’art et la robotique. A travers un parcours interactif et immersif, le public est acteur de l’exposition en déployant tous ses sens pour appréhender les œuvres, machines, logiciels, écrans, selon le point de vue que l’on adopte sur ces objets animés.

JEAN TINGUELY Méta-Matic n°6, 1959 Trépied en fer, éléments en tôle, roues en bois, courroie en caoutchouc, baguettes métalliques, ensemble peint en noir, moteur électrique 51 x 85 x 48 cm Bâle, musée Tinguely © Photo Aldo Paredes pour la Rmn-Grand Palais, 2018 © Adagp, Paris 2018

L’exposition sillone les limites de l’art, en posant la question de la place de l’humain dans la création. Quelle frontière entre l’art et la technique ? Qu’est-ce qu’une œuvre d’art et comment peut-on la différencier d’un objet, ici technologique ? L’œuvre d’art est-elle forcément créée par un artiste ? En l’occurrence, un robot  peut-il créer une œuvre d’art c’est à dire inventer et imaginer un objet artistique ? Peut-il même aller au delà de la création humaine, de part des capacités plus développées que l’homme ? De multiples interrogations soulevées par la présentation d’une trentaine d’œuvres qui remettent toutes en question la condition humaine.

PASCAL DOMBIS SpamScape, 2012 Impression lenticulaire sur composite aluminium 220 x 220 cm (constitué de 2 panneaux de 110 x 220 cm chacun) © Pascal Dombis / Adagp, Paris 2018

Les premières machines créées par Jean Tiguely produisant des dessins automatiques montrent la possibilité d’une collaboration entre l’artiste et la machine. Les pissenlits d’Edmond Couchot et Michel Bret décalent cette collaboration du côté du public qui entre en interaction avec l’œuvre via la réalité virtuelle. Puis l’objet robotisé devient œuvre en soit dans « SpamScape » de Pascal Dombis qui utilise les spams des messageries électroniques pour créer un paysage interactif. Plus qu’un outils de création, le robot devient lui même créateur dans la plupart des œuvres présentées. Une fois le robot programmé par l’artiste, celui-ci peut générer lui-même une œuvre qui sera aléatoire et non contrôlable. Le court-métrage d’Oscar Sharp donne un exemple très poussé de ce robot émancipé : le scénario, les dialogues et la bande son de cette forme cinématographique ont été entièrement généré par l’Intelligence Artificielle d’un robot.

EDMOND COUCHOT / MICHEL BRET Les Pissenlits, 1990-2017 Systèmes de projections variables (directement sur moniteurs, en projection sur un seul écran ou sur plusieurs ou surface planes) © Photo Aldo Paredes pour la Rmn-Grand Palais, 2018

« La machine à créer », « l’œuvre programmée » et « le robot s’émancipe » constituent ainsi les trois étapes de cette exposition de laquelle on sort impressionné, déboussolé, voir effrayé par l’ampleur de l’autonomie robotique.

PETER KOGLER Untitled, 2018 Impression digitale sur vinyle Dimensions variables © Photo Aldo Paredes pour la Rmn-Grand Palais, 2018

Informations pratiques :

Exposition Artistes et Robots
Au Grand Palais, Galeries nationales Clemenceau
 

Du 5 avril au 9 juillet 2017
Dimanche, lundi, jeudi, vendredi, samedi de 10h à 20h.
Mercredi de 10h à 22h.
 

Fermeture hebdomadaire le mardi.
Fermeture anticipée à 18h le jeudi 24 mai.
Fermé le mardi 1er mai.
 

Dans le cadre de la Nuit des musées, l'exposition sera ouverte et gratuite à partir de 20h le samedi 19 mai 2018 (entrée jusqu'à minuit - fermeture à 1h).