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Travis Mulhauser : Sweetgirl

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Sweetgirl de Travis Mulhauser   5/5 (25-03-2018)

Sweetgirl (348 pages) est sorti le 6 avril 2018 aux Editions Autrement. Il est disponible depuis février 2018 en version poche chez  J’ai lu (288 pages)

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L’histoire (éditeur) :

Le portrait subtil d'une communauté de laissés-pour-compte déchirée entre rêves d'héroïsme, lâcheté et désir d'échapper à la réalité sordide du quotidien. La noirceur de ce milieu est éclairée par la présence de Percy James, le fils de Carletta, qui recherche sa mère, femme accro à la méthamphétamine

Mon avis :

Quel roman !!! Comment n’en ai-je pas entendu parler avant sa sortie poche ?

Percy, 16 ans, est obligée de subvenir aux besoins du foyer (pas mal décomposé…) en travaillant. Carletta James, sa mère retombée dans la drogue (en plus de l’alcool), n’est plus capable de rien et a même disparue de la circulation depuis plusieurs jours. Percy décide alors d’aller la chercher par la peau des fesses chez Shelton Potter, trafiquant de drogue particulièrement violent, dans sa ferme en plein milieu de nulle part au fin fond du Michigan où il neige à gros flocons. Finalement arrivée sur place, ce n’est pas avec Carletta qu’elle choisit de repartir mais avec un bébé de six mois abandonné par Sheton et sa compagne totalement défoncés dans une chambrée glacée, criant famine et de douleurs (sa couche n’ayant pas été changée depuis un très long moment) …

Prenant son courage à deux mains, elle se sauve avec la petite Jenna et habitée par une incroyable volonté d’aider l’enfant, va tout faire (quitte à y risquer sa vie et celle de celui qu’elle aurait tant aimé avoir comme père) pour arriver à ses fins (et retrouver la civilisation…).

Chasse à l’homme, personnages torturés, froid glacial et coin paumé, danger palpable (et course contre la montre), récit épuré à la première personne d’un côté (celui de Percy) et à la troisième de l’autre (celui de Shelton, un homme sans foi ni loi, étonnement attaché à Jenna et prêt à n’importe quoi pour la ramener à sa mère, quitte à dézinguer qui se mettrai sur sa route), personnages (qui chacun à leur manière) touchent la sensibilité (la solitude est un axe fort ici qui accentue les émotions vis-à-vis des protagonistes), voilà tous les éléments qui m’ont fait tant aimer ce titre qui se lit d’une traite.

Tout va vite et les sentiments (peur, écœurement, haine, angoisse, incrédulité…) en sont ainsi décuplé. Sweetgirl  est un roman noir court mais dans lequel l’auteur appui sur certains points pour en révéler l’essentiel. Le froid vous transperce, les ploucs de service accros à tout (drogues, armes, violence) vous débectent mais vous rappellent encore une fois la condition des laissers pour compte dans une Amérique loin du rêve américain, et la jeunesse (incarnée par Perçy) vous éclaire par l’espoir, le bon sens et le courage qui l’habitent. On ne tombe heureusement pas dans le cliché du mélo ni du trash, car Travis Mulhauser se borne à l’essentiel et nous brosse des descriptions de personnages ou de situations justes et crédibles.

Sordide et palpitant Sweetgirl  est un roman efficace et addictif.  Et, bien que très sombre, il peut être mis entre les mains des jeunes adultes (et grands adolescents).


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