Zhang Hongyu nous invite aux voyages. Il peint, dessine, sur des valises des portraits (le dessin me rappelle celui de Hom N’Guyen) dont on ne saura pas s’il s’agit de ceux des propriétaires de ces valises, de ceux des amis à qui on va rendre visite, de ceux d’un frère, d’une soeur, de parents qu’on n’a pas vus depuis longtemps. Chaque valise raconte une histoire. Non seulement par le portrait qu’elle montre mais aussi par son contenu qu’on voit quand la valise est entr’ouverte ou par les trous réalisés à la place des yeux d’un couple qui attirent notre curiosité. Un masque, une chemise, une guitare, je peux passer devant sans y faire attention, comme dans une gare où se croisent des trajectoires, ou m’arrêter quelques instants et me laisser raconter que celui-ci a fui la peste, que cet autre a pris grand soin de ses vêtements pendant son voyage, que celle-là rejoint sa famille aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Quant au couple, c’est certainement nous qui envions l’une et l’autre de voyager ensemble.
J'ai vu ces oeuvres à la MACParis de mai 2018.