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Dans les mémoires de Peter Hook Ian Curtis est presque un type normal, un lad du nord capable d'enquiquiner son entourage avec les pires blagues potaches. Il jette des asticots et des souris en l'air bois plus ou moins quelques pintes de pisse et fait manger un sandwich rempli de merde à l'un des roadies de Joy Division. Comme tout bon rocker bas de plafond, il casse un peu ce qui traîne autour de lui tout en rigolant comme un dératé. Pendant les sessions d’enregistrement d'Unknown Pleasures saisie par l'humidité ambiante il s’assoit sur un radiateur et attrape des hémorroïdes grosses comme des poings de crémière, tout le monde trouve cela très drôle… Bref, c'est un type souvent assez loin du christ post-punk que l'on est censé « célébrer » tous les 18 mai que Dieu fait. Peut être qu'après tout sans son épilepsie (son haut mal), les intermittences d'un cœur pour qui l'amour était beaucoup plus que l'amour et un goût un peu saumâtre pour les films de Werner Herzog il serait devenu un anglais rougeaud et bedonnant à l'instar de ses anciens camarades de jeu. J'ai quelques doutes, mais c'est une piste à creuser.