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L’amie prodigieuse, suite et fin

Par Carmenrob

Maturité et vieillesse. L’enfant perdue. Tels sont les sous-titres du tome IV de cette série qui a gagné la faveur d’une multitude de lecteurs.

Ce dernier opus boucle des boucles. Elena revient vivre dans le quartier qu’elle tentait depuis toujours de fuir. Si elle avait réussi à s’en sortir durant quelque vingt ans, le quartier, lui, n’est jamais sorti d’elle. Ni les lieux de l’enfance, ni les figures qui le peuplaient, ni Lila, l’amie dont on se demande en fin de compte si elle n’a pas toujours détesté Léna, si elle n’est pas sa plus fidèle ennemie.

L’amie prodigieuse, suite et fin
Dans ce dernier tome, le fond de scène sociale, politique et historique est moins présent. Dommage! C’est ce qui m’avait tant plu du troisième tome. Les enfants grandissent, deviennent adolescents, adultes, trépignent, font les mêmes bêtises que leurs parents impuissants. Le quartier continue de se délabrer et les caïds tombent sous les balles, comme il se doit. Quant à Elena, elle ne cesse d’être bringuebalée par les autres, par son manque de confiance en elle-même, par son incommensurable besoin d’approbation. Lila demeure pour elle le mystère le plus complet, du moins jusqu’à la fin qui nous réserve une belle surprise et semble enfin jeter une lumière sur l’énigmatique amie.

Je retiens de ces 2118 pages (!) l’escapade dans une Italie pauvre et violente, férocement politisée, divisée entre de multiples factions de gauche comme de droite, un pays au pouvoir corrompu, une Naples gangrenée par la camorra. Et puis Lila et Lena sont deux figures que je crois inoubliables. Des personnalités complexes, intrigantes ou agaçantes comme peuvent l’être les gens dans le réel. Sinon, je reste avec un malaise, une impression d’avoir par moments tourné en rond, d’avoir subi les incessants revirements de la relation de Lila et de Lena, un peu comme une recette trop souvent cuisinée. N’empêche, je n’aurais jamais pu lâcher l’histoire sans en voir la fin. L’amie prodigieuse fut pour moi une lecture addictive malgré sa longueur et sa lenteur.

Elena Ferrante, L’amie prodigieuse IV. L’enfant perdue, Gallimard, 2018 pour la traduction française, 550 pages


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