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Deadpool 2 (2018), David Leitch

Par Losttheater
Deadpool 2 réalisé par David Leitch

Sardonique et caustique, Deadpool revient pour un deuxième film un peu plus accompli que son prédécesseur. Le super-héro qui brise tous les codes avec son politiquement incorrect voudrait devenir papa. Bien sûr la quête de paternité n’est pas sans embûches et nous livre une suite plus subtile mais tout aussi survoltée.

L’humour reste au centre de ce second film, en phase totale avec le caractère déjanté de son héros. Souvent hilarant, Deadpool 2 a cependant la fâcheuse manie de pencher vers les blagues grossières qui ne feront rire que les moins de dix ans. Le reste, heureusement, possède un peu plus de classe. C’est quand il pratique l’autodérision et le méta que le film s’en tire le mieux. En allant bien au-delà du quatrième mur (on ne compte plus les blagues adressées directement dans les yeux du spectateur), le film se permet de se commenter lui-même mais aussi tout le reste d’un univers partagé Marvel et des répercussions sur les studios qui le produise. Ainsi, deux des meilleures blagues du film s’adressent à Logan (un film au ton et à la violence très sérieuse) et à la carrière de Ryan Reynolds, lui-même interprète de Deadpool. Bien sûr, on aura du mal à suivre tout ça si on ne connaît pas les tenants et aboutissants des autres films Marvel produits par Sony comme les X-Men. Cela n’empêche pas d’hurler de rire lorsque Deadpool vient s’amuser avec les retours dans le temps pour tuer son interprète (donc lui-même) et ainsi l’empêcher de jouer dans Green Lantern (autre film de super-héro estampillé DC). Vous suivez toujours ? Cette suite se résume donc à une succession de gags à rebours où tout sert de prétexte pour faire avancer le récit. Les couches se multiplient et permettent au scénario de s’amuser comme bon lui semble avec l’univers du héros.

Deadpool 2 se paie néanmoins l’audace d’injecter de l’émotion dans son histoire. La romance instaurée dans le premier opus se voit perturbée et contrarie les plans de Wade Wilson (l’identité citoyenne de Deadpool) de devenir père. La quête trouve alors un enjeu beaucoup plus personnel et touchant. Ce côté intimiste que l’on n’a pas vu venir se fond parfaitement dans le décor ultra-violent qu’impose le film. Une fusion des genres que l’on doit à David Leitch qui reprend le flambeau après Tim Miller qui avait réalisé le premier film. Leitch, habitué des films d’action (John Wick), remporte le défi haut la main. Son aisance à filmer  les combats et les explosions avec une lisibilité presque parfaite donne un nouveau souffle aux films de super-héros. Cette vigueur, on la retrouve dans le dynamise instauré par la relation avec le nouveau bad guy du film, Cable interprété par Josh Brolin qui se paie le luxe d’interpréter deux méchants ces derniers temps avec son rôle de Thanos dans Avengers : Infinity War.

On ressort de Deadpool 2 avec la sensation d’avoir enfin vu quelque chose d’un peu plus singulier dans un film de super-héro, un peu comme l’année dernière avec Logan de James Mangold. Radical dans son propos et sa violence, le film reste néanmoins ouvert à un public très large et s’inscrit dans une lignée mainstream. Deadpool 2 ressemble plus à un exutoire, pour le côté subversif on repassera, en attendant un troisième opus.

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