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Love, Simon (2018), Greg Berlanti

Par Losttheater
Love, Simon réalisé par Greg Berlanti

Il y a quelque chose de réconfortant dans Love, Simon. Adapté du roman de Becky Albertalli, et réalisé par Greg Berlanti, cette comédie romantique pour adolescents n’a pas d’autre prétention que d’être fun et séduisante.  Idéaliste, ouverte, sympathique et chaleureuse, Love, Simon ne rougit pas devant ses aînés comme Vous avez un message qui mettait aussi en scène une romance anonyme. Sauf qu’ici il s’agit d’un jeune adolescent homosexuel sur le point de faire son coming out à sa famille et ses amies.

Ce qui peut choquer au premier abord dans Love, Simon c’est son apparence idyllique. Le film se déroule à Atlanta, dans une banlieue propre et chic où rien de mauvais ne semble se passer. Le contexte se renforce par le mode de vie du héros qui vit paisiblement dans une grande maison avec ses parents et sa jeune sœur. Tout est beau et cotonneux. On aurait envie d’y plonger et s’y reposer. Néanmoins, ce beau tableau va vite être agité pour Simon qui cache un grand secret : son homosexualité. Sans jamais avoir eu de relations sentimentales, hormis quelques-unes ratées avec des filles, le jeune homme tombe sur un message qui va tout changer pour lui sur le blog du lycée. C’est alors qu’il commence une romance avec un autre jeune homme de son lycée par échange de mails. Sauf qu’il ne sait pas qui se cache derrière le pseudonyme Blue, et le spectateur non plus. S’en suit une succession de supposition sur l’identité de cet amour secret. L’anonymat se pose en grande question dans Love, Simon, elle parsème la vie de ces jeunes lycéens qui préfèrent encore rester cacher derrière leurs écrans d’ordinateurs/tablette/smartphones plutôt que de se lancer tête baissée dans la vie. Rester anonyme face à sa sexualité répond aussi à un manque de confiance en soi, mais aussi d’incertitudes face à qui ils sont. Rien de plus normal pour un jeune de 16 ou 17 ans de ne pas encore répondre honnêtement à qui il est et comment il se définit sexuellement. Le film ouvre largement la question et ne la cloisonne d’ailleurs jamais. Elle reste ouverte et ne répond jamais définitivement. Au contraire, le film aborde la question avec facilité et sans tabous. Il y a une volonté de briser les barrières et les conventions sociales. En dépit de l’époque qui se rattache beaucoup à la technologie, Greg Berlanti nous raconte une histoire où il est aussi question de s’émanciper socialement.

Malgré son emballage teint de clichés, Love, Simon se démarque car c’est une première dans le cinéma mainstream. On ne peut pourtant pas dire que le cinéma LGBTQ est en reste ces deniers temps, mais sa représentation se passe uniquement dans des films du circuit indépendant. Call Me By Your Name, Seule la Terre, Plaire, aimer et courir vite sont toutes de jolies réussites. Love, Simon s’adresse plutôt au divertissement de masse, c’est en ça qu’il en devient important. Il met en scène un jeune adolescent qui nous raconte son chemin et de la découverte de sa sexualité. Un film que l’on peut juger d’important dans le sens où il pourra parler et toucher un grand nombre d’adolescents peut-être en pleine quête d’identité. Un jeune héro homosexuel qui mène la tête d’affiche d’un film à Hollywood, ce n’est pas tous les jours que cela arrive et c’est en ça qu’il faut le souligner.

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