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Cosmo Sheldrake ‘ The Much Much How How And I

Publié le 29 mai 2018 par Heepro Music @heepro

Cosmo Sheldrake ‘ The Much Much How How And IUne première écoute suffirait à nous faire passer à côté de la grandeur de ce disque au titre étrange et à l’interprétation difficile. Car, quoi qu’on en dise, le premier album de Cosmo Sheldrake ne devient fascinant qu’une fois que l’on accepte qu’il y a du jeu, de la candeur dans l’univers de l’Anglais.

Les écoutes suivantes le confirment, et c’est davantage encore l’univers du cirque qui nous envahit et paraît nous encercler. Le cirque est-il seulement un divertissement ou n’est-il pas, également, quelque chose de très sérieux ? Oui, Cosmo Sheldrake n’est sûrement pas un amuseur, quand bien même il s’amuse avec la musique et le chant, avec tout une multitude d’instruments et une voix qui ne peuvent jamais nous faire croire à un quelconque hasard.

À l’instar des illustrations choisies (en l’occurrence, celles de Poissons, écrevisses et crabes de Louis Renard, dessinées il y a trois siècles exactement), les chansons développent un monde extrêmement coloré et empli de vie. De leur côté, les chansons me font chacune à leur façon littéralement voyager cent ans plus tôt, une époque que nous ne connaissons paradoxalement que par ses clichés.

Sur un ou deux morceaux, le timbre de voix de Sheldrake me fait étrangement penser à celui d’une grande voix anglaise, à savoir celle de Benjamin Clementine, ressemblance qui est surtout saisissante lors de l’introduction de « Birthday suit ».

Notons que la production (dont Cosmo s’est également occupée) ainsi que le mixage de l’album sont le résultat de la présence d’un certain Matthew Herbert, connu notamment pour ses travaux avec Björk – l’Islandaise faisant justement partie des artistes que cite le jeune artiste, avec d’autres classiques tels les Beatles et les Kinks ou la Nouvelle-Orléans pour son rayonnement toujours aussi inimitable et qu’il connaît personnellement.

En réalité, je trouve que Cosmo Sheldrake réussit à créer un film musical plein de fantaisie et de beauté : écoutez en particulier l’enchaînement des chansons « Come along » et « Solar waltz », qui s’opposent et s’unissent tout à la fois, comme par magie. Par ailleurs, il n’est pas surprenant de savoir qu’il a également vu certaines de ses musiques pour des séries, les musiques (écoutez l’instrumentale « Beetroot kvass ») étant aussi envoûtantes que les paroles.

Sur « Mind of rocks », c’est Bunty (Kassia Zermon) qui vient chanter, tandis que « Spring bottom » et « Axolotl » invitent la Deep Throat Choir avec laquelle Cosmo avait déjà collaboré.Le morceau « Pliocene » vient mettre en évidence à quel point la nature – et les animaux en premier lieu – compte pour l’artiste et pour sa musique.

Évidemment, une telle œuvre ne peut que se terminer de la façon la plus exhaustive possible, en fanfare !

Au final, The Much Much How How And I s’avère être un album extrêmement réfléchi, dans sa composition comme dans son exécution, et Cosmo Sheldrake se révèle aussi à l’aise en tant qu’auteur-compositeur que chef-d’orchestre de ce qui est assurément sa vie rêvée, et par la force des choses un rêve devenu réalité par la même occasion.

Ne cherchez pas, il n’y aura pas un second album de ce calibre cette année.

(in heepro.wordpress.com, le 29/05/2018)

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