Leur tyrannie n'est pas la tyrannie du logos, elle n'est pas logique, elle ne relève pas de la raison.
C'est la tyrannie du muthos, du mythe et de la mythologie politique qui prétend que quelques uns sont faits pour exercer le pouvoir et tous les autres pour le subir. Que c'est une question de destin comme disent les uns ou de providence comme disent les romains.
Et on entretient le mythe d'un pouvoir synonyme du verbe être et non du verbe avoir.
Mythe qui rend toute politique mythologique... l'État c'est moi diront successivement tous les tyrans qui s'approprient la figure de Jupiter en prétendant être les rois des rois... maîtres et possesseurs de l'univers, du leur et de celui des autres.
Pas la peine de songer à notre Louis XIV, les nouveaux élus, les nouveaux leaders ont tous hérité de Jupiter... au risque de nous déplaire.
Pour les uns, c'est Trump... pour les autres Poutine... et pour nous autres français c'est Macron.
Peu importe le nom, leur ordonnance politique a la même prétention : rendre cosmiques leurs vertus cosmétiques.
Ils ont le noble ou l'ignoble désir de changer le monde de fond en comble, de le rendre Great Again... trois expressions dissemblables et en même temps semblables au nouvel ordre mondial... même si l'exercice de leur pouvoir est pour le moment local ou national. Identitaire seulement par devant, mais il est en réalité, planétaire par derrière.
Comme Jupiter, ils veulent être les maîtres de l'univers, refaire l'image de la planète terre. En fermant ou en ouvrant les frontières, cela revient au même, la fin est toujours la même : régner sans partage et contrôler tous les dérapages.
Les nouveaux tyrans n'ont pas seulement adopté le profil de Jupiter, leur dieu de prédilection... ils lui ont aussi emprunté ses armes à feu pour s'emparer des lieux.
Trois armes stratégiques, politiques et symboliques qui sont : le tonnerre, l'éclair et la foudre.
Le tonnerre c'est pour assourdir les foules, les rendre sourdes autrement dit pour rendre toute opposition inaudible... les protestations demeurent mais on ne les entend plus, elles sont couvertes par le bruit du tonnerre.
Le même coup de tonnerre nous a rendus tous malentendants : il n'y a ni gauche ni droite mais un haut et un bas, et on n'a guère le choix.
L'éclair c'est pour aveugler les foules, les rendre aveugles, incapables de voir et de se voir même en plein jour. Elles sont éblouies par une lumière artificielle qui les empêche de profiter de la lumière naturelle. Certains flash-infos nous ôtent la vue ou nous empêchent de distinguer le vrai du faux...
Pouvoir de l'image qui est à l'image du pouvoir.
C'est ce qu'on appelle de la propagande... l'image qui cache le paysage !
Quant à la foudre, c'est pour terrasser les foules, les écraser ou les bruler vives quand elles osent s'élever ou se rebeller... nos démocraties réussissent de plus en plus ce tour de passe-passe, mais toujours d'une manière déguisée, par des voies détournées ou avec des figures masquées comme Google ou Facebook.
Qui peut se prétendre à l'abri de ces coups de foudre ?
Sans être Cassandre, on ne peut que redouter ces états qui transforment toutes les têtes qui dépassent en tas de cendres.
Et sans affoler les foules, nous pouvons tout au plus les dégoûter de ces herbes folles qui les enfument ou les consument... à petit feu.