Après les avoir publiées sur son site internet (suivre le lien dans la colonne de droite), Denis Donikian a publié ses Brèves de plaisanteries dans un ouvrage en juillet 2017. Dans sa préface, il en dit :
« À y regarder de près, c’est l’improbable et la fragilité qui dominent dans ces variations intimes, extimes et parfois infimes du moi. (…) Le sourire importe autant que les armes. Mais l’interrogation est préférée aux certitudes, l’amour adulé plus que la peur. »
Six de ces brèves (précédées du numéro qui les annonce dans le livre) seront notre rendez-vous mensuel.

65
Nous avions la jeunesse
L’insouciance et le temps
Et déjà nous mangeait l’ogre de nos parents
74
Au loin là-bas où tous les mots se brisent
Où les airs au-delà s’épuisent
C’est la mer baisant avec le soleil
81
Quand le savant s’avance masqué dans tes chairs
Frère ennemi de ton mal
Laisse monter en toi des mots ailés de lumière
91
Entre deux maux le lourd et le léger
Les fous choisirent le poids contre la plume
Mieux vaut vivre écrasé que périr balayé
109
Dieu te fasse arriver à la mort
Ivre à la joie plus qu’en douleur
Et sur la fin affamé d’infini
113
Tes premiers pas étaient pour l’aube du jardin
Salut au cerisier au bambou au figuier
Et dans ton corps déjà se dissipait le temps
Ci-dessus, reproduction d'une toile de Rubens.