J'avais de bon souvenirs des romans d'Elizabeth Gaskell. Cette nouvelle n'est pas tout à fait aussi réussie que j'espérais et je pense que le format y est pour quelque chose.
Madame Leigh vient d'enterrer son mari qui a prononcé une seule parole en s'éteignant : "Je lui pardonne". Immédiatement, elle quitte sa ferme avec ses deux garçons pour Manchester où elle passe ses journées à errer. Elle cherche sa fille, Lisette. Placée comme domestique, la jeune femme a été chassée trois ans plus tôt pour avoir fauté. Bannie par sa famille, qui la fait passer pour morte, elle n'a plus jamais donné de nouvelles. Mais Mme Leigh est persuadée qu'elle est vivante.
Dans un contexte très pieux et traditionnel (vive l'époque victorienne), l'inconduite de Lisette est condamnée par tous sauf par le coeur tendre de sa mère. C'est l'enfant prodigue qui parcourt le texte mais un enfant qui n'aurait fait que l'erreur d'aimer / de se donner / d'être violée (en fait, on ne sait rien de comment tout cela est arrivé). Face à ce noir personnage (bouh !), Suzanne, pieuse et miséricordieuse comme un ange et la petite Nancy séduisent le fils ainé. Mais fallait-il que le rachat de Lisette passât par une mort, un sacrifice innocent ? Et quand vous découvrirez comment elle passe la fin de ses jours avec sa mère... C'est quand même assez rude cette société ! Bref, vous qui aimez les nuances, passez votre chemin.