Soom T n’est pas du style à perdre du temps. A peine quelques mois après la sortie du fumant Ode To A Karrot, l’Anglaise présente un nouvel album, réalisé avec Farshad Emam de Strong Foundation, Born Again, disponible depuis le 2 mars dernier. Soom T va au fond des choses et explore, avec son flow à toute épreuve, aussi bien les genres que les facettes de l’existence. Prêt pour une renaissance en règle ?
Nous avions fait une interview il y a quelques mois, à l’occasion de Ode To A Karrot. Voici la sortie de Born Again, un projet totalement différent du précédent. Peux-tu présenter ce nouvel album et expliquer ce qu’il représente ?Born Again est un disque très personnel qui se rapporte plus à mon voyage spirituel et émotionnel que tout ce que j’ai osé faire avant. Il aborde ma foi en Dieu, mon chemin en tant que chrétienne protestante et ma perception du monde, ce que je vois, la situation politique, l’état de notre existence dans un monde corrompu, l’état de la religion, et une réponse pleine d’espoir à tous ces sujets sombres…
Quand as-tu commencé à travailler dessus ? Pourquoi as-tu choisi de travailler avec Farshad Emam pour ce nouvel album ?J’ai rencontré Farshad il y a cinq ans sur Strong Foundation Radio à Paris. Farshad est un personnage plus grand que nature. Il était impossible de ne pas être touché par son approche passionnée de la musique, son oreille musicale éclairée et éclectique, son amour pour les bonnes plantes du Seigneur… Nous avons eu un bon lien sur sa station de radio, et je suis restée en contact avec lui parce qu’il a toujours de la bonne musique et de captivantes discussions. Il est le genre de talent avec qui n’importe quel artiste voudrait travailler ! Je le vois plus comme un vieil ami que comme un collègue de travail. Et c’est ce que les camarades doivent faire… Etre créatif et partager nos joies, c’est ce qui nous rend humains.
Quelle est la première chanson que tu as écrite ?« Some Folks », en freestyle sur sa station de radio, pour être exact.
Ode To A Karrot parlait uniquement de la marijuana. Quels sont les sujets abordés sur Born Again ? Pour compléter ce que je disais juste avant, il est question de la distinction entre le bien et le mal, les confusions, les pièges et les difficultés à vivre dans la société moderne. C’est la voix rayée d’une femme seule dans le désert, cherchant les réponses à ses souffrances, et une conclusion pleine d’espoir qui pointe vers le chemin du ciel par la foi en les précieux enseignements de Jésus. « Stand My Sister » est une recherche douloureuse de réponses et « Me Away » en est la réponse rédemptrice.
Que signifie exactement « Born Again » pour toi ?Avoir l’opportunité et se sentir libre grâce à Dieu de commencer une nouvelle vie, être pardonné de tous les péchés par la repentance. Il s’agit d’apprendre une nouvelle approche sainte de la vie comme un nouveau-né. Accepter et laver toutes les blessures, les déceptions et les bouleversements de l’existence et recommencer avec une approche plus sage et sainte. Il s’agit de renaître en esprit et en vérité.
L’album est très varié : reggae, hip-hop, soul, pop rock… Quelles vibrations recherchais-tu ? J’ai voulu explorer les racines de ma jeunesse comme un rappeur de hip-hop et faire des expérimentations avec la soul, sans délaisserbien sûr ma zone de confort, le reggae. Je pense que nous avons créé quelque chose de beaucoup plus éclectique grâce aux contributions de l’artiste de musiques du monde Alessandro Bellado, du producteur de Shaman Culture Edwin Cardot, et des musiciens Raphaël Morel et Vincent Lépinaux.
Comment as-tu choisi le style de chaque morceau. Ecris-tu les paroles d’abord ?Pour au moins un quart de l’album, j’ai écrit les paroles en jouant avec Vincent, Alessandro, Raphaël et Farshad dans les montagnes d’Evian. Nous avons littéralement créé de nouvelles chansons en groupe pendant une semaine de résidence et les résultats étaient très réjouissants. Les vibrations sont nées alors que l’un d’entre nous commençait à fredonner, chanter, jouer d’un instrument… Les chansons ont ensuite pris forme progressivement.En 2015, nous écoutions Free As A Bird. Que penses-tu de cet album maintenant avec un peu de recul ?Je l’adore toujours autant ! Sa qualité est indéniable. Tom Fire, Romain de Chapter Two et Fixi seront toujours des héros pour ça. Je pense que c’était un bon tremplin dans mon parcours musical, et je me suis inspiré d’un esprit artistique plus personnel. Je joue toujours beaucoup de chansons de cet album sur scène et j’adore de plus en plus les interpréter au fur et à mesure que le temps passe.
Quelles différences y a-t-il entre Free As A Bird, Ode To A Karrot et Born Again ?Je pense que l’écoute des trois albums donnera cette réponse. Je suis une personne qui grandit sans cesse et une artiste en constante évolution. Chacun m’a apporté de l’expérience, de la pratique, de la sagesse et de l’inspiration.
Que vas-tu faire dans les prochains mois ?Etre en résidence pour perfectionner le groupe pour la tournée estivale, travailler sur de futurs albums, voyager, sans oublier de se connecter avec les amis, les proches et la famille du sound system… Je travaille également sur ma nouvelle nuit, Dub From Above, à Bristol. La prochaine aura lieu en mai et, le 16 juin, ce sera un Birthday Bash au Black Swan où j’invite quelques sound systems proches pour un énorme événement. Vous êtes tous les bienvenus, en particulier l’équipe de Reggae Vibes et ses lecteurs !
Simba
http://soom-t.com
(pour Reggae Vibes Magazine n°59 - avril/mai 2018)