Figurez-vous qu'il ne s'agit que d'une figurine burlesque dont on agite les membres au moyen d'un fil pour faire de la figuration, pour abrutir les plus avertis et divertir les plus abrutis... pirouette, girouette, marionnette !
Le pantin gesticule en vain, sans cesser d'être ridicule.
Parce qu'il confond le fond et la forme, le pouvoir et l'abus de pouvoir, le valoir et le faire valoir.
L'insoutenable légèreté de l'être, c'est lui, dans toute sa splendeur.
Et malgré son insistance, il ne parvient jamais à dissimuler son inconsistance !
Entre Kim Jung Un et Donald Trump, lequel est le bouffon, lequel est le guignol ?
On hésite entre la vacuité de l'un et la vanité de l'autre et on est toujours à l'affût de leurs dérives excessives.
Le plus curieux, c'est qu'on a tous fini par les prendre au sérieux. Peut-être à cause de leur singulière pratique du pouvoir, qui sape les fondements de tout pouvoir.
Ils ont la tenue, pas la retenue nécessaire pour contenir leur joie ou leur colère.
Leurs débordements sont en passe de devenir, légendaires.
Ils plaisent à force de déplaire.
Et pourtant, ces deux niais nous donnent l'impression de régner, d'imprégner même nos petites destinées...
Peut être parce que nous ne disposons pas de véritables modèles à leur opposer ?
Notre monde mondialisé, hyper médiatisé n'a plus de leader désormais mais des dealers qui n'ont d'autre souci que de se faire du blé ou inonder le marché...
Nos deux pantins se font remarquer parce qu'ils sont démarqués, ils sont devenus des identités remarquables, parce qu'ils ne se soucient pas de leur image de marque... l'un est pris pour un tyran, l'autre se prend pour un prince charmant... mais les deux ont compris comment il faut s'y prendre : régler à outrance ou dérégler à outrance. La règle : c'est l'outrance, l'extravagance.
Le premier gère son pays comme une entreprise et le second gère son pays comme sa chemise.
Vous avez sans doute hâte que je vous dise le nom du marionnettiste qui les agite à sa guise ?
Qui est derrière nos deux compères ?
La réponse me semble pourtant claire : c'est l'Histoire.
Les deux ont été reçus en vertu d'un concours de circonstances... les deux ont bénéficié non de l'appui de leur peuple mais de la recrudescence du populisme... Le seul mode à la mode.
Et en dépit des apparences, ils ne sont ni bêtes, ni méchants, mais faibles, fondamentalement faibles... deux jouets de l'Histoire qui nous racontent des histoires sur ce qui nous reste de communiste, sur ce qui nous manque de capitaliste... une suite dans les idées ou des idées sans suite qu'on exprime avec un petit tweet.
Reconnaissons-leur tout de même une vertu : ils sont pantins certes, mais ne sont pas putains bon marché... mais des putains de luxe, hors de prix qui se font désirer même si elles n'accouchent jamais que d'une souris... d'une souris verte qui courait dans l'herbe... je l'attrape par la queue... je la montre à ces messieurs... ces messieurs me disent : trempez-la dans l'huile, trempez-la dans l'eau... ça fera un escargot tout chaud !