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Bombino ‘ Deran

Publié le 12 juin 2018 par Heepro Music @heepro

Bombino ‘ Deran« Deran deran alkeir » !

La première fois que j’ai écouté Bombino, j’ai immédiatement pensé à Tinariwen. Le premier parallèle provient évidemment du fait qu’il s’agit de musique rock jouée et chantée par des Touaregs dans leur langue natale et qui se fait de plus en plus entendre de par le monde.

Malheureusement, à l’instar du groupe malien Tinariwen, Bombino a lui aussi eu un parcours personnel très tumultueux parce que son peuple a, lui aussi, été chassé de ses terres, parfois de façon tragique ; dans son cas, il s’agit du Niger, proie à de récurrentes rébellions.

Il n’est dès lors pas anodin, comme pour ses compères maliens, de remarquer que Deran est un album qu’il est allé enregistrer en Afrique, plus exactement à Casablanca. Et c’est autant un album qui se veut pacifiste, positif dans son approche, et cela concernant de façon assez large le monde qui nous entoure, en Orient comme en Occident.

Le désert – terre natale de Bombino – est dès lors irrémédiablement très présent (je m’accorde une toute dernière comparaison : le dernier album de Tinariwen, lui aussi, mettait en avant le célèbre désert africain…).

Bien sûr, si tout le contexte semble jouer un rôle prépondérant, la musique, et le chant, doivent garder le premier plan. Car c’est bel et bien la musique de Bombino qui m’a rapproché de lui, de son univers, au point de vouloir aller un peu plus loin.

Les dix chansons sont immédiates, la guitare de Bombino paraît s’affranchir de toute frontière, et c’est bien là que la musique possède toute sa force, son essence.

Musicalement, le voyage est splendide. On se sent envahit d’africanité, pour autant, Bombino et son groupe résonnent davantage encore comme des musiciens internationaux ou transnationaux. Deran est tout autant un album world music que variété internationale. Les thématiques abordées vont des éléments les plus simples (les arbres, la montagne) aux relations humaines (l’amitié, la vie, le peuple Touareg, la langue de celui-ci).

Plus que sur Elwan l’an dernier, que j’ai un peu délaissé, je me délecte cette année de ma nouvelle découverte : Deran est superbe, de bout en bout. Bombino apparaît tel un prophète, humble, et cette humilité est d’autant plus authentique que sans les éléments naturels, sa représentation n’existerait plus.

(in heepro.wordpress.com, le 12/06/2018)

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