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Isabelle Carré : Les rêveurs

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Les rêveurs d’Isabelle Carré   3.5/5 (26-03-2018)

Les rêveurs (304 pages) est disponible depuis le 10 janvier 2018 aux Editions Grasset

 

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L’histoire (éditeur) :

Quand l’enfance a pour décor les années 70, tout semble possible. Mais pour cette famille de rêveurs un peu déglinguée, formidablement touchante, le chemin de la liberté est périlleux. Isabelle Carré dit les couleurs acidulées de l’époque, la découverte du monde compliqué des adultes, leurs douloureuses métamorphoses, la force et la fragilité d’une jeune fille que le théâtre va révéler à elle-même. Une rare grâce d’écriture.

Mon avis :

Les rêveurs est l’histoire d’une famille, une histoire inspirée de la vie personnelle et familiale d’isabelle Carré,  sorte de biographie romancée, de réel qui côtoie l’imaginaire, de faits véridiques (certains pans empruntés à l’histoire familiale de l’auteure) librement mélangées aux personnages et évènements inventés. C’est un roman sans fausse note qui se base essentiellement sur des sensations, des souvenirs, des émotions. Bouleversant alors la construction chronologique linéaire mais dessinant peu à peu le tableau de cette famille, les images, comparaisons et métaphores se répondant d’un chapitre à l’autre.

Totalement à l’image de l’auteure, les rêveurs est un titre délicat et  plein de folies (douces, légères, graves, drôles). La musique et le cinéma sont omniprésents (partout des références, partout les choses s’y apportent) et accompagnent les personnages.

 Il est aussi question de deux mondes que tout oppose, d’une époque, celle des années 70, et surtout de l’après 68 qui a tout bouleversé, qui autorise la liberté, vite, trop vite rattrapée par le sida (alors que la sexualité avait le droit d’exister ouvertement) et par la pression d’une éducation, d’un milieu sur  l’homosexualité qui commence à s’afficher, tout comme la liberté féminine.

Les rêveurs est une lecture riche, douce, mélancolique, joyeuse, peu conventionnelle (à l’image de cette tribu) et déstabilisante (je n’ai pas pu m’empêcher de vouloir démêler le vrai du faux, chercher à savoir où se tenait la vraie Isabelle). Et même si j’ai cherché à travers cette histoire à tenter de réduire la distance qui nous sépare, à tenter de la connaitre intimement et de m’approcher au plus près d’elle et de cet univers, cette famille sombre,  mystérieuse et lumineuse, j’ai fini sans m’en rendre compte par me laisser prendre dans l’histoire sans plus rien chercher d’autre que le bonheur de cette plume. Car une chose est certaine Isabelle Carré est dans les mots, dans cette sensibilité accrue qui s’en dégage, dans cette discrétion à parler d’elle et en même temps la sincérité à évoquer son histoire !

J’ai pris un vif plaisir parcourir ces pages  que j’ai lu doucement m’imprégnant de sa force, de sa candeur, de sa densité, de sa fantaisie et de sa délicatesse. Les rêveurs est un livre qui touche tout simplement et qui incite à rêver.


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