Future presents « Superfly: Original Motion Picture Soundtrack » @@@
Sagittarius Laisser un commentaireSuper Fly, en deux mots, a indéniablement été un film blaxploitation culte, accompagné de sa soundtrack tout aussi culte signée Curtis Mayfield. Vingt-six ans après l’original, Superfly le remake, dont l’action se déroule non pas à Harlem mais à Atlanta, et pour la bande-son originale en deux volumes, Future, qui l’a produite, n’est naturellement pas Curtis Mayfield.
Le premier volume de Superfly: Original Motion Picture Soundtrack a été diffusée sur les plateformes de streaming le 8 juin et le second volume s’est ajouté au tracklisting la semaine suivante, pour créer un effet de surprise. Pour le premier, l’ouverture aux saveurs seventies, « If You Want It« , est laissée entre les mains du légendaire Sleepy Brown, dont le timbre de voix suave et léger falsetto rappelle de loin Curtis Mayfield. On se dit que démarre plutôt bien. Après, c’est Future, également producteur du film, qui s’y colle sur dix des treize titres. Un trois quart d’album solo qui compile des titres de ci de là manquant d’inspiration, comme si c’était simplement des tracks moyen de gamme non retenues pour son doublé FUTURE et HNDRXX l’an passé. « Walk on Minks » avec sa prod de Zaytoven fera très bien l’affaire, de même que « Stains » et « Drive Itself » avec un Lil Wayne qui reste égal à lui-même en mode autotune. C’est presque une surprise de le revoir après des semaines de silence, lui que l’on a connu hyperprolifique jusqu’à plus soif du temps de son hégémonie. Moui, pas très inspiré Future, il aurait pu finir en beauté avec « Nowhere » mais le résultat n’est pas si concluant. Les nombreux producteurs, autant de copycats de producteurs trap, aussi ne cherchent pas à sortir des sentiers battus pour se démarquer, en particulier DY qui fait du « Blasé blasé » de Ty Dolla $ign et DJ Spinz sur « Tie My Shoes« . Où sont les vrais Metro Boomin, Mike Will, Organized Noise et les autres? Les divers featurings, que ce soient 21 Savage, Partynextdoor, trois fois Young Thug et compagnie, font le job, sans plus. Au milieu de toute cette trap commerciale, une perle signée Miguel : « R.A.N« . Touchant ce jam midtempo et romantique au goût du jour, avec un sensuel solo de guitare rock pour la touche eighties.
Il y avait du potentiel pour le volume 1. Si Future avait été moins paresseux et, comme Curtis Mayfield, conçu cette soundtrack comme un véritable album, bien qu’elle aurait eu très peu de chance d’être considérée comme culte si ça avait été le cas, on aurait eu droit à une soundtrack digne ce nom. Le volume 2, qui s’apparente plus à une compilation, contient son lot de surprises qui valent le détour. Pas trop le fraîchement naturalisé américain French Montana qui manque d’ambitions sur « New Goals« , mais ce retour de Lil Jon sur « Rep Yo Click » avec un refrain turbovitaminé à la crunk juice. Freeway et CyHi the Prynce ne posent pas du tout sur leur instru habituel, celui-ci étant co-produit par Bangladesh mais quelle violente claque ! Mettre un morceau pareil, qui nous ramène dix ans en arrière en plus, juste après le brut « That’s How I Grew Up » de G Herbo et 21 Savage, c’est mettre du kérosène sur le feu. Et c’est pas fini puisque Rick Ross, que l’on voit un peu partout, pose aux côtés des vétérans new-yorkais Smiff-N-Wessun (oui on parle bien du légendaire tandem de chez Duck Down Records!), le tout sur un instru funk/soul très classe et brillant signé… 9th Wonder. Bien vu la batterie samplée sur du Barry White. Oui, vous avez bien lu. Le passage en douceur de Lecrae sur l’orienté gospel « Please Forgive » a toute sa place. Par contre je ne sais quel intérêt donner à A.CHAL et HoodCelebrityy. Future refait acte de présence sur cette seconde partie sur deux titres, « Georgia » et « Struggles » avec Sleepy Brown, dans une vibe qui colle peut-être plus à l’esprit originel de Superfly, du moins de ce à quoi on pouvait s’attendre. Vraiment, cette soundtrack, ça aurait pu être deux crans au dessus si Future avait chercher à faire dans l’ « original ».