« Le vieux qui lisait des romans d’amour » est un véritable classique de la littérature étrangère, mais je ne l’avais pas encore lu. A force d’éloges intarissables sur ce livre, je me suis dit qu’il était grand temps de réparer cette erreur et quand j’ai découvert qu’Audiolib proposait une version audio, je n’ai pas hésité une seconde de plus. En effet, après mes deux précédentes expériences de lecture audio (que vous pouvez retrouver ici et ici), je pense pouvoir dire que je suis conquise par ce mode de lecture.
Le livre : « Le vieux qui lisait des romans d’amour »
Crédit photo : Cosmic Sam
L’auteur : Luis Sepulveda est un romancier, poète et cinéaste chilien. En 1975, il est emprisonné et condamné à 28 ans de prison en tant qu’opposant politique. Il n’en fait que deux et demi grâce à l’intervention d’Amnesty International. Il voyage dès lors dans toute l’Amérique du Sud. En 1978 il participe à une recherche de l’Unesco sur l’impact de la colonisation sur les populations amazoniennes et passe un an chez les Indiens Shuars. En 1979, il intègre la Brigade Internationale Simón Bolívar. Après la victoire de la révolution, il travaille comme reporter et part pour l’Europe où il devient très actif au sein de l’organisation Greenpeace. « Le vieux qui lisait des romans d’amour » est son premier roman. Il a été traduit en 35 langues et adapté au cinéma en 2001. Auteur de nombreux romans, chroniques, récits, nouvelles et fables pour enfants, il a reçu plusieurs prix pour son œuvre.
Le narrateur : Féodor Atkine est un acteur français d’origine russo-polonaise. Il double également de nombreux acteurs comme William Hurt, Ben Kingsley, Hugh Laurie, Tommy Lee Jones etc. Il a aussi été la voix du personnage Jafar dans Aladdin.
Le résumé : « Antonio José Bolivar Proaño est le seul à pouvoir chasser le félin tueur d’hommes. Il connaît la forêt amazonienne, il respecte les animaux qui la peuplent, il a vécu avec les Indiens Shuars et il accepte le duel avec le fauve. Mais Antonio José Bolivar a découvert sur le tard l’antidote au redoutable venin de la vieillesse : il sait lire, et il a une passion pour les romans qui parlent de l’amour, le vrai, celui qui fait souffrir. Partagé entre la chasse et sa passion pour les romans, le vieux nous entraîne dans ce livre plein de charme dont le souvenir ne nous quitte plus. »
Mon avis : J’ai pris une vraie claque avec ce roman de Sepulveda. Il s’agit d’une ode à la nature, à la diversité culturelle et à l’amour des livres (plus qu’aux livres d’amour d’ailleurs).
On retrouve ce style latino-caribéen que j’aime tant : les mots sirupeux coulent avec délice et se suffisent à eux-mêmes. Ce style narratif est, par ailleurs, parfait pour la lecture audio car une oralité évidente se dégage du texte qui est davantage fait pour être raconté que lu.
Les descriptions sont si riches que notre imagination n’a que peu de travail à faire. On est plongés dans la touffeur de la forêt amazonienne, on admire sa beauté et on assiste à sa férocité.
On se sent un peu « Shuars » à notre tour et on intègre les rites de ce peuple indigène qui respecte la nature à sa juste valeur.
On tremble également durant la chasse au jaguar, laquelle nous tient en haleine tout au long de ce petit livre. Un jaguar qui apparaît comme une allégorie de l’environnement menacé par les « gringos » qui veulent le massacrer pour leur propre profit.
Si Sepulveda raconte si bien la forêt et sa vie intérieure c’est parce qu’il y a vécu pendant 7 mois durant lesquels il s’est réfugié du régime totalitaire chilien. Durant ces mois amazoniens, il a résidé chez les « Shuars », vivant comme eux sans être tout à fait des leurs. C’est pour leur rendre hommage que l’auteur a écrit ce livre (préalablement pensé durant nombreuses années).
Hommage réussi avec ce conte écologique moderne qui dénonce la barbarie des hommes soit disant « civilisés » et met, au contraire, en lumière la sagesse de ceux que l’on qualifie de « sauvages ».
En bref : un superbe livre qu’il ne faut pas rater. Je ne regrette pas du tout de l’avoir découvert sous la forme d’un livre audio d’autant plus que le narrateur raconte parfaitement cette histoire de sa voix suave marquée d’un léger accent qui nous fait encore plus voyager.
Il existe une adaptation cinématographique de ce livre, mais j’avoue qu’elle ne me tente pas trop. Je ne vois pas comment les images peuvent remplacer la magie des mots.
Vous avez lu ce livre ? Si oui qu’en avez-vous pensé ? Et si non, avez-vous envie de le lire ?